Foolish game... Dangerous game...[R]

Toute la soirée, il l’avait passée à éviter la jeune femme, chose difficile quand on savait qu’ils travaillaient ensembles et qu’ils avaient parfois besoin de communiquer, ne serait-ce que pour se dire ce que les clients avaient bien pu commander. Enzo n’avait alors que d’autre choix d’écouter ce que Lauren lui disait et la jeune étudiante ne récoltait pour réponse qu’un vague hochement de tête parfois accompagné d’un grognement affirmatif.

Autant dire que l’ambiance d’habitude légère de l’établissement avait pris un sérieux coup dans l’aile. Les pitreries qu’il exécutaient d’habitude dans sa petite cuisine pour faire rire les serveuses étaient absentes et du coup personne ne restait dans la cuisine plus que le temps qu’il n’était nécessaire.

Il avait encore bien du mal à digérer ce qu’elle lui avait dit l’autre soir et cette « discussion » bien loin d’arranger les choses entre eux comme il l’avait d’abord bêtement espéré n’avait fait que les envenimées et ne l’avait que précipité d’avantage dans les bras de Beth.

De toute façon il ne voyait pas ce que Lauren pouvait bien trouver à leur reprocher. Beth et Enzo aimaient passer du temps ensemble et après ? La façon dont ils occupaient leur après-midi ne regardaient personne après tout et si Lauren n’avait pas fait irruption dans la chambre ce jour-là, brisant ainsi son intimité, il ‘y aurait eu aucun problème. Qui était donc fautif alors hein ?

« Les jeunes je vous laisse fermer la boutique… »

*Comme d’habitude…* pensa le jeune musicien avec lassitude.

Il s’étira lentement et passa une main dans ses cheveux pour en chasser l’habituelle couche de farine qui s’y était logée. Il aurait besoin d’une bonne douche en rentrant et aussi d’une bonne nuit de sommeil… Il tombait de fatigue…

Il laissa à Lauren le soin de s’occuper de la salle de repas et s’enferma dans la cuisine comme il l’avait fait tout le long de la soirée pour s’attaquer au ménage du désordre qu’il avait lui-même causé. Enfin… Il s’accorda tout de même avant une petite pause pour engloutir la pizza qu’il s’était préparée quand les derniers clients étaient partis. Il mourrait de faim aussi…

Comme la plupart des soirs, Lauren était encore en train de travailler au Cipolla malgré l’heure tardive. Le patron ne lui accordait plus aucun repos depuis qu’elle l’avait supplié pour pouvoir repartir un peu chez elle durant l’été. Mais Lauren préférait largement être occupée au Cipolla, que n’avoir rien à faire dans sa chambre et être sans cesse en train de penser à lui, à elle à ce qui se passait, ce qui se passerait et à toutes ces choses qui n’arrêtaient pas de lui brouiller l’esprit.

Comme la plupart des soirs, Enzo était là, en cuisine, comme d’habitude en train de jongler avec la pâte à pizza. Mais ce soir là, on voyait sur son visage qu’il n’y mettait pas la même gaieté que d’habitude, il ne cherchait pas à faire l’intéressant en lançant des regards charmeurs et des petits clins d’œils aux autres serveuses. Non ce soir là, Enzo était beaucoup plus renfrogné, et Lauren savait pourquoi…

Il était une heure du matin lorsque les derniers clients sortirent du restaurant, comme la plupart des soirs le patron partit immédiatement envoyant les clés à Lauren et leur disant qu’il leur laissait le soin de fermer boutique. Il fuyait toujours devant le plus fastidieux du travail qui prenait bien 30 minutes chaques soirs et comme toujours, les deux jeunes n’avaient pas leurs mots à dire, du moins s’ils voulaient garder leur job.

Enzo s’était enfermé dans la cuisine pendant que Lauren et une des serveuses qui n’avait pas pris la fuite elle aussi rangeaient et nettoyaient la salle. L’une relevait les chaises et nettoyait les tables pendant que l’autre lavait le sol. En 10 minutes c’était finit. Il ne restait plus qu’à redonner une nouvelle jeunesse au bar, Lauren dit à la jeune serveuse de rentrer qu’elle finirait seule, elle devait parler à Enzo, la situation ne pouvait pas durer encore comme ça, Lauren en avait marre, elle s’en voulait de lui avoir parler ainsi et lui aussi lui en voulait et ça elle ne le supportait pas.

Après avoir nettoyé le bar, Lauren fonça vers la cuisine, elle poussa les portes battantes avec force et déboula tel un ouragan.

« Enzo ça ne peut pas continuer co…… Tu n’as pas nettoyé la cuisine ?! » s’exclama t’elle en trouvant la cuisine dans le piteux état dans lequel elle était chaques soirs, c’est à dire tapissé de farine, avec Enzo en plein milieu en train de déguster une pizza.

Il releva la tête quand elle entra et leurs regards se croisèrent l’espace de quelques secondes, juste avant qu’il ne reporte son attention sur la pizza qu’il était en train de manger.
Lauren se baissa pour attraper un torchon tombé par terre et se dirigea vers l’endroit ou Enzo se trouvait. Elle s’appuya sur le comptoir, dos à Enzo et à la pizza, la tête baissée et le regard fixé sur le torchon qu’elle tournait dans ses mains. Elle se tourna vers Enzo sans le regarder et pris un morceau de pizza qu’elle commença à manger en reprenant sa posture initiale.

« Je suis désolée tu sais… » dit elle dans un murmure.

Une pizza généreusement arrosée de tabasco et avecune duble portion de fromage et de jambon. Hum une telle merveille n’attendait pas… le ménage lui par contre… Enzo n’avait jamais été un fana de ces fins de soirée et il regrettait bien des fois de ne pas faire le service de midi pour ne pas avoir à se taper la corvée de nettoyage… En même temps il était lui-même l’instrument de sa torture puisqu’il était le seul capable de mettre une telle pagaille dans la puèce. Monsieur Maccio ne faisait rien sans se tâcher… dans tous les sens du terme…

Il entendit les deux jeunes femmes ranger activement la pièce d’à côté, échangeant deux trois banalités. En temps normal il serait sorti de son abri et serait venu les taquinées en faisant le pitre et cela tout en mettant la main à la pâte et en les aidant à ranger… Mais pas ce soir… Plus maintenant…

Et comme pour prouver ses dires, il attrapa une gigantesque portion de pizza, toute dégoulinante de graisse, un calvaire pour tout régime (dieu merci il n’en avait pas besoin) et mordit dedans à pleine dents. Mais la bouchée, qui lui apportait d’habitude un peu de réconfort après l’effort, ne lui apporta aucune satisfaction. Il ne la mangait jamais seule… Avant…

Se laissant aller contre le comptoir, il continua tout de même de l’engloutir avec une lenteur mesurée. Avec un peu de chance elle aurait un rendez-vous avec Andrew et se sauverait en quatrième vitesse, lui laissant les clés du restaurant comme bien des fois auparavant. L’amour ça n’attendait pas…

Enfin avec un peu de chance… Et il semblait cruellement en manquer ces derniers temps puisque miss Summers débarqua dans la cuisine comme en terrain conquis et ce qu’il perçut dans ses propos n’était que reproches. Encore une fois.

* Tu n’as pas nettoyé la cuisine… gnagnagna…*

Il abaissa son regard, évitant de croiser celui de la jeune femme qui devait briller de colére et reporta son attention sur son amie la pizza qui lui permettait de garder le silence au moins le temps qu’il mangeait. Le probléme était quil finirait bien par êtreà cours de munitions et il lui faudrait alors faire face…

« Désolée ?… oui moi aussi je suis désolé… » lâcha-t-il avec une pointe d’amertume.

Le rôle du méchant lui allait très mal mais pour une fois il n’avait plus envie d’être le bon vieux gros nounours d’Enzo. Pour une fois il en avait ras le bol qu’on le juge sans chercher à le comprendre… Il abandonna là le reste de sa part de pizza et se décolla du comptoir pour partir en direction du placard où se cachaient ses autres amies, lés éponges et serpillères…

« Tu peux partir je me charge de fermer la boutique… » lança-t-il par dessus son épaule.

Bon, la réponse d’Enzo ne fût pas du tout celle qu’elle attendait, mais au moins il lui avait parlé, c’était un point positif non ? Vu qu’il avait passé la soirée à prendre grand soin d’éviter Lauren et que les seules choses qui étaient sorties de sa bouche avaient été des « humhum » Lauren se félicita intérieurement de cette avancée vers la communication. Biensûr les paroles reniflaient l’amertume à plein nez mais au moins il avait pris la peine d’articuler et de construire une phrase.

Il mangea la moitié du dernier morceau de pizza sans lui en proposer… Logique, mais Lauren aurait bien apprécier un petit bout, cette pizza était délicieuse, ça lui rappelait le bon temps ou Enzo mitonnait chaques soirs leur pizza pour quand ils devaient fermer le Cipolla seuls. Leurs goûts coïncidaient, et ils avaient la même passion pour cette double ration de graisse absolument délicieuse. A présent Lauren n’osait pas finir ce qu’il avait commencé, elle l’aurait fait avant, mais là, ce n’était peut être pas le bon moment pour lui enlevait le pain de la bouche.

Il alla ouvrir le placard au balais pour commencer son nettoyage et il lui lança par dessus l’épaule qu’elle pouvait partir, qu’il finirait seul ce soir là. Lauren resta bouche bée de cette dernière phrase, elle se tuait à la tâche pour arra,nger les choses, elle s’excusait et tout ce qu’elle récoltait : un dos qui lui disait de se tirer, car c’était ce que cette phrase pleine de politesse voulait dire : « Vas t’en et laisse moi tranquille »
Est ce qu’Enzo avait bien réfléchit avant de dire ça ? Il allait comprendre que non…

Lauren fit glisser sa main le long du comptoir jusqu’à une assiette contenant des reste de pizza, dans un geste rapide et sec elle l’a fit tomber par terre dans un brisement de porcelaine.
Alarmé par le bruit, Enzo se retourna vivement vers elle.

« Tu sais que tu m’agace réellement » commença t’elle en lui jetant un regard noir rempli de colère. « Je dois casser une assiette pour que tu daigne me regarder ? C’est vrai je ne suis pas blonde, je ne couche pas à tout va et je ne suis peut être pas une déesse du sexe, mais est ce pour ça que je n’ai droit à aucun respect ?! » continua t’elle en lui criant dessus.

Lauren s’avança vers lui d’un pas rapide, Enzo resta stoïque, choqué par son attitude peut être. Elle s’arrêta à quelques centimètres de lui.

« Je fais un effort et tout ce que je récolte c’est un tire toi ? Très bien ! » lança t’elle en se retournant et en levant les bras au ciel. « Je me tire ! Mais avant… » elle se dirigeait vers le comptoir, à ce moment là, les choses commencèrent réellement à déraper… Lorsqu’elle porta sa main vers une autre assiette.

« Avant je vais t’aider un petit peu » dit elle en affichant un sourire narquois et en laissant tomber l’assiette à terre.
Elle passa son bras sur le comptoir pour faire tomber tous les restes de pâte et de farine par terre, telle une furie Lauren éventrait les paquets de farine pour en tapisser le sol, renversait les assiettes et les ustensiles de cuisine. Elle attrapa un verre d’eau et le balança sur Enzo.

« T’es vraiment qu’un sale con tu le sais ça ! » lui hurlait t’elle en ramassant tout ce qu’elle pouvait trouver par terre et en l’envoyant sur le jeune homme.

Enzo continua son chemin, soulagé de voir que pour une fois Lauren avait la gentillesse de ne pas insister, de ne pas répliquer et de rester raisonnable, ce qui quand on connaissait la jeune femme était une chose plutôt exceptionnelle. Enfin c’est ce qu’il crut pendant environ une bonne minute. Le bruit de porcelaine brisée le ramena rapidement à la réalité.

Il fit volte-face et se retrouva aux prises avec un petit démon qui bien qu’il faisait deux têtes de moins que lui n’en était pas moins redoutable. Lauren était une personne peu commune au caractère bien trempé qui savait se faire entendre sans problème. Ses colères étaient aussi brusques qu’effrayantes et contrastaient étonnamment avec sa nature enjouée. Comme l’on disait souvent, il ne fallait pas réveiller un lion qui dort…

« M’enfin Lou… » tenta-t-il en évitant un projectile de justesse.

Il avait le choix entre attendre qu’elle se calme, chose qui tiendrait du miracle et prendre les choses en main. Ce qui semblait assez compliqué dans l’état actuel des choses… Ses colères restaient pour lui un véritable mystère et il se demandait comment faisait Andrew pour la supporter quand elle était dans un tel état… Oh c’est vrai… Elle ne s’était jamais énervée comme ça contre Andrew…

« Tu es complètement ridicule… » ajouta-t-il sachant très bien de toute façon qu’elle ne prêtait pas une oreille attentive à ce qu’il disait.

Il n’avait jamais considéré Beth comme un objet, au contraire de ce que Lauren semblait croire. Il existait tout simplement entre les deux jeunes gens une connivence qui allait bien au-delà de l’amitié mais qui n’était en rien comparable à de l’amour… Et quel mal y avait-il à ça ? Ils aimaient se donne du plaisir et se respectaient mutuellement, il n’y avait donc pas lieu de polémiquer…

Il évita un énième projectile et ferma un instant les yeux, se massant les tempes, cherchant désespéramment un moyen de se tirer de ce faux pas et de calmer la petite furie haute comme trois pommes qui dévastait le lieu de leur travail au point que demain ils seraient sans aucun doute virés. Ce qu’Enzo ne pouvait se permettre…

Il fini par prendre une décision et avança avec résolution vers la jeune femme, évitant à nouveau ce qu’elle essayait de lui balancer à la figure. De toute façon ce n’était pas bien méchant, encore heureux. Arrivé à sa hauteur il la saisit de manière à la maîtrisée. Elle aurait beau lutter, il aurait forcément le dessus, tout e qu’il voulait c’était ne pas lui faire de mal…

« Calme-toi maintenant… »

Il l’avait plaquée contre un des murs de la cuisine et enserrée son visage de ses deux gigantesques mains, l’obligeant ainsi à le regarder.

« Ca suffit Lauren… Tout ce que tu dis est complètement ridicule… Et de toute façon ça ne te regarde pas… Ce qui se passe entre Beth et moi… Ce… Ce n’est tout simplement pas tes affaires… Et pour être honnête je ne vois pas ce qui te gêne tant ! » Il avait dit ça avec colère, sa voix grave et puissante couvrant les protestations de la petite serveuse.

Lauren criait, hurlait et détruisait tout sur son passage. Elle déversait toute sa colère, son agacement, sa peine refoulée depuis plusieurs mois. Elle s’attaquait à Enzo et pourtant elle n’en avait pas vraiment envie, elle était à bout et faisait déferler toute sa colère contre la première personne qui passait par là et qui l’agaçait un peu, ça aurait pu être Andrew…
Sa vie était devenue un long fleuve tranquille qui ne subissait aucun remous une routine devenue complètement insupportable qui lui donnait des envies de tout plaquer et de se laisser aller là où le vent la porterait, envie de liberté. Peut être enviait elle l’innocence et l’insouciance de Beth et Enzo et peut-être que c’était cela qui lui rendait la vie encore plus dure ces temps ci, peut être était pour ça qu’elle avait choisit d’exploser face à Enzo ou peut être espérait-elle, savait-elle qu’il saurait comment la calmer, chose que jamais personne n’arrivait à faire.

Mais à présent, Lauren n’était pas en état de réfléchir à tout ça, elle était comme dans un autre monde, ou la folie et la colère l’avait emporté sur la raison. Un monde où elle entendait Enzo l’appelait par son petit surnom amical, ce qui lui valu une poignée de farine en plein visage.

« TIENS ! JE ME RAPPELLE LOU MAINTENANT ! »

Elle se rattaquait à tout ce qui lui tombait sous la main, les assiettes étant ce qu’elle préférait détruire, elle prenait un malin plaisir à mettre un bazar incroyable dans ce lieu qui était victime d’une véritable anarchie. Une nouvelle fois elle entendit une phrase qui lui déplut… Comment ça ridicule ?

« RIDICULE ?! JE SUIS RIDICULE ?! » Et hop, un verre d’eau pour mouiller la farine qu’il avait sur le visage, il ne restait pas qu’à pétrir à présent.

Au fond, elle savait qu’il avait raison, elle était ridicule, elle se faisait une montagne à propos de quelque chose qui ne la regardait absolument pas. Et pourtant, trop fière pour l’avouer, elle continuait à balancer toute la nourriture qu’elle trouvait sur les éléments sur Enzo. Elle ne percevait même pas que l’espace entre elle et Enzo diminuait, ce n’est que lorsqu’il la plaqua contre le mur le plus proche, encerclant son visage de ses mains qu’elle se rendit compte qu’il s’était approché d’elle.
Stupéfaite elle cessa de bouger, comme paralysée. Son regard plongea dans celui d’Enzo et à cet instant elle s’en rendit compte. Elle le savait, l’avait espéré et c’était fait. A nouveau elle-même, Lauren était à la fois troublée par sa proximité avec Enzo et gênée de sa crise de folie passagère. Elle baissa les yeux vers ses chaussures, telle une petite fille coupable.

« Je crois que je devrais rentrer » dit elle dans un souffle sans relever la tête, espérant qu’Enzo allait la lâcher et qu’ainsi elle pourrait courir hors de cette pièce où l’air venait à lui manquait.

Quel que soit ce qu’il recevait en pleine figure, insultes ou objets en tout genre, Enzo continuait à faire face à la jeune femme devenue complètement hystérique. Comment un si petit bout de chou pouvait-il faire preuve d’autant de violence ? C’était une question à laquelle il n’avait pas de réponse malgré le spectacle qu’il avait sous les yeux.

En quelques secondes à peine elle avait transformé l’endroit en véritable champ de bataille, battant même le record du jeune homme qui pourtant avait déjà fait pas mal de dégâts dans la pièce. Il finit par douter pouvoir la calmer pendant un instant et faillit faire demi-tour, prenant les jambes à son cou et la laissant déverser toute sa bille. Viendrait bien un moment où elle se calmerait…

Mais l’amitié qu’il avait pour elle l’empêchait de la laisser dans une telle détresse. Peut-être était-ce là la manifestation de quelque chose de beaucoup plus profond qu’il ignorait totalement… peut-être que… Son grand-père était mort et que le seul moyen qu’elle avait de se décharger de sa peine était de lui balancer de la farine en pleine tronche. Soit dans ce cas là il acceptait…

*Oui enfin bon y a des limites…*

Il fut soulagé de voir qu’à son contact elle stoppa net sa folie destructrice et sembla redevenir la gentille et douce Lauren qu’il avait connue, pétillante et imprévisible mais loin de cette harpie qui semblait avoir pris possession d’elle ces derniers temps. Il s’autorisa alors à nouveau à insuffler à ses poumons un peu d’air et desserra sa prise, guettant la moindre de ses réactions pour prévoir une éventuelle rechute. Auquel cas il n’aurait pas le choix, il serait bien obligé de l’assommée…

Quand il vit qu’elle était définitivement calmée (merci mon dieu) il consentit à relâcher complètement l’emprise qu’il avait sur elle et à la délivrer de son étreinte. Il recula de quelques pas et fixa son visage honteux. Ouf la crise semblait être passée…

Il porta alors sa main son visage, ses yeux lui piquaient, le mélange farine/eau n’étant sûrement pas ce qu’il y avait de meilleur. Il saisit un pan de son t-shirt, dévoilant ainsi des plaques de chocolat en béton, maculé de tâche diverses et s’essuya le visage avec, essayant de recouvrir un semblant de forme humaine.

« C’est une bonne idée je crois… » lui dit-il sur un ton doux.

Surtout pas de geste brusque pour éviter qu’elle ne charge à nouveau.

Comment les choses avaient pu en arriver là ? A présent Lauren ne comprenait plus rien, elle se sentait comme une somnambule se réveillant en plein milieu d’un parc. Réveil plutôt brutal ! Elle se rendit compte à quel point l’endroit était en désordre, en général elle l’aurait aidé à tout nettoyé, mais là elle n’en avait pas la force, elle ne voulait qu’une chose, partir d’ici, s’éloigner de lui et de cette présence qui la réconfortait beaucoup trop.

Enzo lâcha enfin l’emprise qu’il avait sur elle et fit quelques pas en arrière. Lauren, elle, n’osait pas relever les yeux dans sa direction trop honteuse de sa réaction disproportionnée pour à nouveau croiser son regard émeraude. Elle resta collée au mur quelques secondes, l’air de réfléchir, mais elle n’arrivait pas à organiser la foule de pensées qui lui traversaient la tête. L’atmosphère tendue devenait irrespirable, Lauren avait l’impression qu’elle allait étouffer si elle restait ne serait-ce qu’une seconde de plus. Ainsi elle se décida enfin à bouger, se décollant lentement du mur, elle releva la tête mais fuie le regard d’Enzo fixant un point inexistant dans le vide.

« Je suis désolée » murmura t’elle juste avant de disparaître à toute vitesse derrière les portes battantes.

Elle marchait relativement vite, zigzaguant entre les tables et les chaises de la salle principale. Elle logea le bar et s’arrêta net, la main droite posée sur le bois cirée. Elle savait qu’au fond d’elle elle ne voulait pas partir, du moins pas avant d’avoir fait un dernière chose, elle savait qu’elle ferait mieux de partir de suite et d’oublier tout ce qui venait de se passer, mais ne pouvait pas s’y résoudre. Elle tapa ses ongles sur le bar, le bruit résonnant dans sa tête, si elle faisait ce qu’elle voulait faire, elle ruinait son amitié avec Enzo c’était sûr, il la détesterait… Mais pourquoi avait-elle tellement envie de le faire ! Pourquoi ?!
Elle soupira en se passant une main dans les cheveux puis reprit sa route en direction de la porte de sortie.

Quelques secondes plutard Lauren poussait à nouveau les portes battantes de la cuisine, Enzo n’avait presque pas bougé. A ce moment là, Lauren eut envie de lui dire adieu, sachant très bien que tout allait se terminer dans la seconde qui suivait, mais une nouvelle fois, elle ne pouvait pas s’y résoudre.
Elle s’avança d’un pas résolu vers Enzo, entoura son visage encore enfariné de ses mains frêles et douces et posa ses lèvres rosées contre celles du jeune homme dans un baiser timide mais néanmoins empreint d’une extrême douceur. A sa grande surprise Enzo ne la repoussa pas sur le champ, il la laissa l’embrasser durant quelques secondes sans rien faire. Lauren brisa le contact de leurs lèvres et se recula en baissant la tête.

« Désolée » murmura t’elle une nouvelle fois juste avant de tourner les talons pour partir, cette fois pour de bon.

Enzo se contenta de suivre la jeune femme du regard alors qu’elle s’excusait et quittait la pièce précipitamment. Il se dit un instant qu’il aurait peut-être du la suivre pour la raccompagner, ne pas la laisser errer seule dans les rues dans cet état mais quand son regard se posa sur le chantier qui régnait maintenant dans la petite cuisine du restaurant il du se rendre à l’évidence. Il avait du boulot…

Un soupir s’échappa de ses lèvres vermeilles mais il n’esquissa aucun geste, pétrifié devant l’ampleur du désastre. Le pire dans tout ça était que sa crise n’avait strictement rien arranger entre-eux si ce n’était pas carrément le contraire. Il ne lui avait toujours pas vraiment pardonné les paroles blessantes qu’elle avait eu envers lui et elle semblait toujours en colère contre lui à cause de… Et bien en fait il ne savait toujours pas pourquoi…

*Sacré soirée…*

Devait-il essayer d’en parler avec Andrew ? Le jeune homme était tout de même son meilleur ami et qui plus est il devait bien savoir ce qui se cachait dans la tête de sa petite amie. C’était tout du moins ce qu’espérait Enzo. Ils avaient du en discuter tous les deux… Ou au moins mentionné ce qui pour Lauren semblait être un « incident ». Et même si le comportement de Lauren échappait à Andrew, il pourrait peut-être intervenir en sa faveur ensuite et faire entendre raison à la petite furie. Hum oui voilà sa décision était prise. Il en discuterait avec Andrew ce soir… Si ce dernier ne passait pas la nuit avec Lauren…

Il en était à ce point dans ses réflexions quand Lauren fit de nouveau irruption dans la pièce. Sur le moment il avait craint qu’elle ne détruise complètement le restaurant dans une nouvelle crise. Mais quand il aperçut la mine grave qu’elle arborait il se dit que peut-être cette discussion qu’il avait voulue l’autre soir pourrait avoir lieu maintenant. Cogner avant, parlementer après était peut-être la devise de l’étudiante.

« Lou… »

Il ouvrit des yeux ronds quand elle s’approcha de lui, réduisant beaucoup, beaucoup trop la distance qui les séparaient. Pourtant il ne fit aucun geste pour se mettre à sa portée. Pas plus qu’il ne bougea quand elle saisit son visage entre ses mains et qu’elle vint déposer ses lèvres sur les siennes dans un baiser tendre. Las bras ballants le long du corps, choqué et désemparé il la laissa briser leur étreinte et posa un regard interrogateur sur elle.

Il voulut parler mais les mots restaient coincés dans sa gorge et les idées se bousculaient dans on esprit. Quand elle fit un geste pour partir, il ne bougea d’abord pas puis dans une impulsion et en deux trois enjambées il la rattrapa, la saisit par le bras et lui fit faire volte face. Le sang bourdonnait à ses tempes et les battements de son cœur s’étaient faits plus intenses, plus rapides… Il glissa une main dans les cheveux de la jeune femme et la fit descendre jusqu'à sa nuque dans un geste pour attirer son visage au sien.

Leur souffle à présent se mêlait et leurs lèvres n’étaient plus qu’a quelques centimètres l’un de l’autre. Il pouvait sentir son parfum si enivrant et les tremblements qui l’agitaient. C’était à la fois effrayant, troublant et terriblement excitant. Il était parfaitement conscient d’être en train de faire une énorme bêtise mais c’était plus fort que lui… Plus fort que lui…

Il se pencha, réduisant à néant la distance qui les séparaient et captura ses lèvres dans un baiser sauvage et sensuel alors que dans un même geste il plaquait la jeune femme aux formes parfaites contre lui, ses mains enserrant sa taille avec force.

Lauren n’aurait jamais imaginé ce qui se passait à cet instant précis. Même dans ses rêves les plus fous, le situation n’avait jamais montrée le bout de son nez, c’était tellement impenssable. Personne n’aurait jamais imaginé cette situation de plus en ce moment, en sachant à quel point la relation entre Enzo et la jeune fille s’était dégradée…

Description de l’inimaginable, Lauren, amoureuse d’Andrew depuis déjà pas mal de temps avait pété un cable (littéralement) en apprenant qu’Enzo et sa meilleure amie, Beth (aussi amie de Lauren) prenait un certain plaisir à avoir des relations plus ou moins (plutôt plus que moins) sexuelles, mais tout ça sans être un couple. Il n’y avait là rien de terriblement choquant, étant relativement jeunes, Beth et surtout Enzo profite de ce qui marche tant que ça marche (on se comprend n’est ce pas ?). Mais allez savoir pourquoi la jeune Lauren se sent profondément choquée par cette nouvelle, surtout que le charmant Enzo n’a pas l’air décidé de lâcher son plan fesses (appelons les choses par leur noms !).

Bref bien entendu les deux amis vont se chamailler, ne plus se parler et tout le tralala, mais à les voir, cette embrouille semble être oubliée…
Lauren n’est elle pas amoureuse d’Andrew ? Si biensûr.
Enzo n’a t’il pas un semblant de début d’amour pour la mystérieuse Zéphora ? Si biensûr. Mais que se passe t’il alors ? C’est plutôt simple Lauren a embrassé Enzo et a voulu partir, mais il l’a rattrapé et se retrouve en train de l’embrasser à son tour ! Impressionnant…

Lauren répondait au baiser de l’Apollon fasse à elle avec la même fougue que le jeune homme, on ne pouvait pas dire pour sa défense qu’elle n’était plus elle même, les deux jeunes gens étaient parfaitement conscients de la situation se déroulant… Malheureusement…
Le baiser d’Enzo empreint d’une telle fièvre faisait frissonner la jeune femme brune, elle n’avait jamais été embrassé avec une telle envie, un baiser si sauvage, si fougueux, si passionné.

« Je pense qu’on fait une grosse bêtise » réussit elle à articuler entre deux baisers torrides du jeune homme. Mais ce fût comme si elle ne s’était pas entendu parler, Lauren après avoir parlé était de suite repartie à la capture des lèvres si sensuelles d’Enzo. Ses mains se posèrent sur la taille du jeune homme sans qu’elle s’en rende compte, et montèrent à la conquête de son dos musclé sans passer sous le t-shirt, pour le moment…

Bouche contre bouche ils faisaient tout deux preuve d’une fougue qu’ils n’avaient sans doute jamais soupçonné chez l’autre, bien que de ce côté là on pouvait penser que Lauren avait eu une vision brève mais néanmoins marquante des capacités du bel italien quand elle l’avait surpris dans un corps à corps brûlant avec la jeune Beth…

Ils savaient tous deux pertinemment que ce qu’ils faisaient n’était pas correct, tant du point de vue de la relation amicale qu’ils entretenaient que du pauvre Andrew qui ne se doutait de rien et devait être bien loin d’imaginer les mais d’Enzo en train de courir sur chaque parcelle du corps de sa petite amie… Le pauvre en aurait sans doute fait un arrêt…

Le jeune homme perçut, à travers le brouillard des sensations provoquées par le corps de la jeune serveuse scandaleusement collé au sien et qui rendait l’atmosphère de la pièce chaude bouillante, une vague protestation, dernière parcelle de bon sens qui leur restait à tous deux. Il répondit aux baisers qui suivirent mais avec nettement moins de fougue, comme si les mots qu’avaient prononcés Lauren avaient finis par briser la petite bulle d’intense désir dans laquelle il s’était enfermée.

Soudain la situation lui apparut sous un autre angle… Il tripotait la petite amie de son meilleur ami, qui elle même le tripotait sans gêne aucune… Ce qui signifiait… beaucoup de plaisir… Non ! Beaucoup de problèmes… Oui voilà de problèmes… Il fallait donc y mettre un terme… le plus vite possible… En même temps… Ce quelle lui faisait était délicieusement irrésistible. A tel point que porter un simple t-shirt relevait de l’enfer…

« Lou… »

Il rompit l’échange de baisers fiévreux qu’ils étaient en train de se donner et la saisit avec force par les épaules, l’obligeant à le regarder dans les yeux. Elle avait raison c’était mal… d’autant plus qu’il était amoureux de Zee… Zee qui ne voulait pas de lui… Zee qui l’avait complètement envoyé balader… Zee qui l’avait complètement rendu fou…

Son regard émeraude exprimait à la fois réticence et désir… Bien que le désir ait pris une place plus importante et fasse briller ses prunelles d’un éclat inaccoutumé, quasi-hypnotique. Dieu il fallait lui venir en aide. Il était comme le méchant loup qui ne voulait faire qu’une bouchée du petit chaperon rouge… bien qu’en voyant la lueur dan les yeux de Lauren il se prit à se demander qui des deux était véritablement le loup…

Elle tomba des nues lorsqu’Enzo rompit leur échange langoureux en attrapant Lauren par les épaules et en la faisant reculer. Il la tenait à bout de bras et la regardait dans les yeux d’un air de dire « Il ne faut pas faire ça, même si j’en ai terriblement envie ». La jeune femme brune sentait son propre désir monter encore et encore alors qu’elle regardait ces beaux yeux émeraude, et elle ne voulait pas laisser passer cette chance surtout qu’elle savait qu’il avait autant envie d’elle, qu’elle de lui.

« Tu réfléchis trop Enzo… » dit elle en se dégageant de l’emprise du jeune homme d’un pas en arrière. Il ne pourrait pas lui résister bien longtemps, elle le sentait, il fallait juste qu’elle trouve le moyen de l’empêcher de trop penser.

Elle se rapprocha de lui telle une prédatrice fonçant à pas lent sur sa proie, la douce Lauren était à présent devenue une tigresse prête à tout pour avoir ce qu’elle désire, en l’occurrence sa gazelle : Enzo. Elle passa à côté de lui, frôlant son épaule de la sienne et posant sa main gauche sur l’abdomen du jeune homme. Au fur et à mesure qu’elle faisait le tour d’Enzo, sa main glissait sur ses vêtements tel un serpent avec une sensualité nouvelle émanant de la jeune femme.

« Laisses toi aller… » chuchota t’elle au creux de l’oreille d’Enzo lorsqu’elle réapparut à la vue du jeune homme, sa main passant délicatement et avec une extrême lenteur sur le postérieur du jeune serveur. Elle le sentit frémir, elle ne savait si s’était dû à son souffle sur sa peau où à sa main mais peu importe. Elle avait presque gagné, ne restait plus que rendre l’envie insurmontable…

Ceci fût fait en l’espace d’une seconde, reculant encore d’un pas sous le regard en biais d’Enzo, Lauren attrapa le bas de son t-shirt pour le faire passer par-dessus sa tête et l’envoyer valser au sol. Elle regarda Enzo droit dans les yeux et sût à ce moment là qu’elle allait passer la nuit la plus mémorable de sa vie.

Le jeune homme était plutôt fier de lui, au moment où il allait craquer il avait réussi à se maintenir et reprendre le contrôle de lui-même, assez tout du moins pour stopper cet échange fiévreux et éloigner la jeune femme de lui, ce qui lui permettait de recouvrer un minimum de sang-froid pour affronter la situation. Il na fallait quand même pas oublier qu’elle était la petite amie d’Andrew et qu’il la considérait comme une sœur… ce qu’elle semblait avoir totalement oublier…

Car si lui réussissait à garder un semblant de contrôle malgré le désir qui l’étreignait depuis qu’il l’avait prise dans ses bras, il en était tout autre de la jeune femme qui n’attendait plus qu’une chose, mettre à bas ses dernières défenses et l’avaler tout cru. Il émanait d’elle une aura érotique qu’il ne lui connaissait absolument pas. Elle avait toujours été la douce et adorable Lauren… Sexy n’avait jamais fait partie de son vocabulaire lorsqu’il parlait d’elle.

Mais à la voir tourner autour de lui tel un vautour, à sentir la caresse de sa main malgré l’épaisseur du tissu et à sentir son regard brûlant de désir posé sur chaque parcelle de son corps changeait radicalement la donne. Elle était sexy, et pas qu’un peu… Qu’avait-il dit déjà ? Qu’on lui vienne en aide ?

Il ferma les yeux quand elle se mit à lui susurrer à l’oreille toutes sortes de conseils, de très mauvais mauvais conseils et murmura son surnom une nouvelle fois comme une plainte, une prière pour qu’elle le laisse en paix, toute sorcière qu’elle était… Mais c’était déjà trop tard, la charme avait agit et faisait bouillonner le sang du jeune italien à tel point que son salut ne résidait que dans le fait d’étouffer ce feu qui le brûlait tout entier dans un corps à corps charnel… peau contre peau…

Quand il ouvrit à nouveau les yeux, elle lui faisait face, le fixant de son regard émeraude. Il suspendit son souffle tandis qu’elle se débarrassait de son t-shirt, lui offrant une vision d’elle qu’il n’aurait jamais imaginée ou tout du moins qu’il ne se serait jamais autorisée à imaginer. En dévoilant ainsi son désir et en se dévoilant elle-même par la même occasion elle avait éteint toute trace de résistance chez le jeune homme. Et puis de toute façon il n’y avait plus rien pour le retenir non ?

Son regard ancré dans celui de la jeune femme, il avança vers elle et l’attrapa à bout de bras pour venir la plaquée contre lui tandis que ses lèvres cherchaient les siennes dans un ardent baiser. Si c’était vraiment ce qu’elle voulait il lui ferait l’amour jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus que crier son nom. Là, tout de suite… Sur le carrelage froid de la cuisine du Cipolla.

Lauren ne put que sourire en voyant Enzo perdre ses moyens face à elle. Depuis longtemps elle n’avait pas ressenti ce qu’elle ressentait à cet instant là, ce n’était pas que ce désir et cette flamme qu’Enzo avait fait naître en elle, non c’était bien plus. Elle se sentait désirée ardemment, elle savait qu’à cet instant si elle disait qu’elle voulait tout arrêter, il serait impossible de freiner le jeune homme face à elle, elle savait qu’il ferait tout pour l’avoir. Etait-ce cela qu’elle attendait et voulait depuis si longtemps ? Elle aimait Andrew elle en était sûre, mais la vie avec lui était devenue trop routinière, Andrew était trop gentil, trop attentionné, trop… lui-même.

Son corps plaqué contre celui d’Enzo, elle se sentait parcourue de frissons alors qu’il l’embrassait avec une fougue et une envie non dissimulée. Les mains de la jeune femme parcoururent le moindre centimètre carré du torse du bel italien encore caché sous ce t-shirt qui n’allait pas tarder à rejoindre celui de la jeune femme. Elle répondait à ses baisers avec la même passion que lui et ne souhaitait pour rien au monde que cette sensation d’immense chaleur s’arrête. Rien qu’avec les baisers fiévreux d’Enzo, Lauren comprenait pourquoi Beth se satisfaisait de sa nouvelle relation avec son meilleur ami, à vrai dire Lauren se satisferait elle aussi, d’une telle relation et encore, elle n’avait pas goûtée au meilleur…

Elle arrêta le baiser pour reprendre son souffle et alors qu’Enzo se préparait déjà à partir à la visite du cou de la jeune femme, celle-ci posa ses mains sur sa taille et le fit tourner sur lui même pour le plaquer contre le mur. Un éclair de surprise fût décelable sur la visage du bel italien, la jeune Lauren se faisait plus entreprenante que jamais et cela pouvait en troubler certain, mais comment y résister ?

Elle reprit possession de la bouche d’Enzo tout en attrapant le t-shirt de ce dernier et en le remontant doucement le long de son torse avec une douceur et une lenteur qui ne pouvait faire qu’attiser l’envie du jeune homme de se retrouver peau contre peau avec elle, les doigts de Lauren effleuraient délicatement la peau satinée d’Enzo et elle pouvait déceler de léger frissons au fur et à mesure qu’elle remontait jusqu’aux épaules.

Finalement le t-shirt se retrouva à terre, permettant à Enzo et Lauren de se coller l’un à l’autre peau contre peau, de sentir la chaleur et la douceur de la peau de l’autre, un toucher si anodin était pourtant exaltant, et ce n’était encore et toujours que le début de cette folle nuit…

Son sang bourdonnait à ses oreilles faisant courir dans son corps une fièvre dont il connaissait trop bien les dangers. Il s’était perdu maintes fois dans les bras d’une douce créature et bien que le plaisir fut intense, n’en avait jamais retiré que peine en fin de compte. Il n’y avait qu’à prendre en exemple sa relation avec Beth qui avait définitivement détruit toutes ses chances avec Zee… Et la créature qui lui faisait face était maintes fois plus redoutable...

« Tu vas me tuer… » lui souffla-t-il au creux de l’oreille tandis qu’elle parcourait chaque parcelle de son corps du bout des doigts.

Il n’avait plus que conscience de son corps pressé contre le sien, de sa bouche cherchant la sienne et de leur souffle se mêlant. La moindre caresse, le moindre effleurement faisait monter un désir qu’il savait déjà irrépressible. Elle avait fait naître en lui une faim dévorante avec art, l’amenant exactement là où elle voulait l’amener. Elle le tenait à sa merci et il aurait pu lui décrocher la lune rien que pour s’assurer qu’elle serait bientôt toute à lui.

Un éclair de surprise traversa son regard émeraude quand elle le projeta, avec douceur mais fermeté contre le mur. Mais l’expression fut bien vite remplacée par un sourire mutin. Certes il n’avait jamais eu conscience de cette facette de la personnalité de la belle mais elle n’était pas pour lui déplaire.

Son t-shirt suivit bien vite celui de la jeune femme, dévoilant un torse puissant et massif, des pectoraux en acier et de délicieuses tablettes de chocolat. Autant de trésors que les vêtements de l’apollon ne dissimulaient qu’à peine et qui étaient une des principales raisons de son succès auprès de la gente féminine. Bien que son irrésistible sourire et son regard ne soient pas étrangers à la chose non plus.

Il parvint à mettre fin à leur étreinte et s’attaqua au pantalon de la jeune femme, qui tout comme son pantalon constituait une barrière de trop entre elle et lui. D’une geste rapide et expert, il en fit sauter le bouton, descendit la fermeture éclair et le fit glisser de ses jambes. Il l’attrapa ensuite avec force, la soulevant de terre comme s’il s’agissait d’un vulgaire colis et la déposa avec douceur sur le comptoir qu’il avait auparavant débarrassé de tout son fourbi d’un geste pressé.

Il alla ensuite se plaquer contre elle, son visage se retrouvant à la même hauteur que celui de la jeune femme. C’était elle et lui, maintenant. Il la désirait avec force, passion et fougue et ne souffrirait pas d’attendre ne serait-ce qu’une minute de plus. Ce qu’il lui fit gentiment comprendre en laissant ses mains courir sur son corps et remonter le long de son dos pour s’attaquer à la fermeture de son soutien gorge qu’il fit sauter en un éclair.

Il était maintenant difficile de distinguer qui était réellement la proie…