Dolce Vita
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L'art est la religion des romantiques, la perfection la religion des artistes...
 
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 Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R]

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Enzo Maccio
Selvatico Admin
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MessageSujet: Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R]   Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R] EmptyVen 21 Juil - 16:19

Voilà déjà bien plus d’une heure que le jeune homme se tenait tout au fond de la bibliothèque à essayer de se concentrer sur une technique bien particulière de sculpture. Il avait commencer à prendre des notes mais son esprit avait bien vite dérivé et il s’était mis à griffonner quelques notes, morceaux de mélodies et des bouts de phrases inspirées par un regard noisette.

Au bout d’un moment il stoppa ce qu’il était en train de faire et fixa sa feuille noircie de gribouillis avec consternation. Une erreur ? La seule erreur qu’il avait faite était de ne pas lui avoir couru après quand elle avait disparu dans la nuit, affrontant les dernières petites manifestations de l’orage qui avait éclaté et les avaient rapprochés pendant un temps sous ce kiosque. Son image était ancrée à son esprit et ne le lâchait pas une seconde, tout comme la sensation de ses lèvres contre les siennes et des battements de son cœur répondant en écho à ceux de la jeune femme.

Oui la seule erreur qu’il avait faite avait été de s’avouer vaincu, d’oser croire un instant qu’elle avait raison et qu’elle n’était pas faite pour lui, qu’il n’était pas faite pour elle et qu’entre eux rien ne devait plus jamais avoir lieu. Il savait qu’il crèverait de ne plus jamais la voir. A un point où il était près à n’être qu’un ami pour elle, si c’était ce qu’elle souhaitait. Il le pourrait, du moment qu’elle serait auprès de lui…


*Lei…*

Prenant subitement conscience de ce que ces pensées impliquaient, il enfoui son visage au creux de ses mains. Il devait à tout prix chasser cette ensorceleuse de son esprit. Une erreur… peut-être avait-elle raison au fond. Il ne se reconnaissait plus. Ce n’était pas lui le jeune homme qui se mourrait dans l’attente. Cela ne pouvait être lui… Il était libre et se devait de le rester, pour ne plus jamais souffrir comme il avait souffert auparavant. Parce que même la plus belle des roses avait des épines et celles des femmes étaient mortelles… Il ne devait plus penser à elle…

Alors il irait se perdre, dans l’ivresse que procurait chaque caresse de Beth… Ou d’une autre… Dans l’oubli que lui procurait la musique et la sculpture… Loin… très loin… De la douceur de ses lèvres… de son regard envoûtant… de son parfum enivrant… Pour ne plus jamais souffrir…


extrait de "A une passante" de Baudelaire
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Zéphora Fiorentini
Bellissima Angelo
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MessageSujet: Re: Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R]   Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R] EmptyVen 21 Juil - 17:42

Une jeune fille à la beauté céleste, comparable à une nymphe des eaux, marchait d’un pas vif et gracieux dans un couloir lumineux qui menait à la bibliothèque de l’école Botticelli. Pourtant, derrière cette vision enchanteresse, la jeune femme était soucieuse. Depuis plusieurs jours, elle n’arrivait plus à prendre une quelconque photo. Ou plutôt, les photos qu’elle développait étaient toutes ternes, sans vie, sans intérêt aucun. Et cela désespérait notre jeune amie pour qui la photographie était au delà d’une simple passion mais bien une raison de vivre. Et puis, malgré tous ses efforts, un démon aux yeux émeraude et aux cheveux noirs de jais ne cessait d’envahir son esprit depuis un certain baiser. Zara avait bien essayé de le chasser de ses pensées, de l’ignorer, d’oublier jusqu’à son existence mais rien n’y faisait, toujours revenait à son souvenir l’image du jeune homme souriant avec ses amis, mélancolique lors qu’il jouait de son instrument, passionné dans les baisers qu’ils échangeaient. Et même s’ils ne s’étaient revus ou croisés depuis leur aventure du kiosque, la jeune femme se levait et s’endormait tous les jours avec lui. Comme s’il lui était impossible désormais de vivre sans lui. Cette aliénation involontaire horripilait Zéphora et elle maudissait son cœur et ses sens de prendre pour la première fois le pas sur sa raison.

La vieille et lourde porte de bois émit un long gémissement lorsque Zara la poussa pour pénétrer dans la bibliothèque, déserte en cette chaude soirée de septembre. Même la bibliothécaire semblait avoir pris la poudre d'escampette et, à vrai dire, cela arrangeait plutôt Zéphora : elle avait besoin de solitude, de calme et de fraîcheur pour travailler sur ce maudit devoir d’histoire de l’art consacré à Brunelleschi. Bien décidée à boucler son essai le plus vite possible, afin de se consacrer de nouveau à la photographie avec l’espoir de prendre une photo potable, elle s’engagea dans le rayonnage consacré au Quattrocento

Si elle avait su ce qui l’attendait au bout de celui-ci…


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Enzo Maccio
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MessageSujet: Re: Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R]   Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R] EmptyVen 21 Juil - 18:47

Une fois ses bonnes résolutions prises, il attrapa à nouveau son stylo avec la ferme intention de se remettre au travail, croyant qu’il suffisait de penser que le problème était régler pour qu’il le soit. Mais quand il se pencha sur son livre et qu’il vit que l’image de la jeune femme s’obstinait à lui brouiller la vue, se glissant entre les lignes et ses yeux, il dut bien admettre que ce ne serait pas aussi facile que ça.

Soupirant il posa son regard aux teintes menthe à l’eau vers l’extérieur qui donnait sur le parc de l’école tout en refermant le bouquin. Un pale sourire se dessina un instant sur ses traits à la vue d’un couple marchant main dans la main dans les allées bordées de fleurs qui, il le savait, à cette époque sentaient bon le jasmin. Il avait pu le constater l’autre jour, juste avant l’orage.

Il reporta alors son attention sur la feuille qu’il tenait toujours devant lui. L’espace de quelques secondes il voulut la déchirer et la jeter à la poubelle. Puis il se ravisa et sortit de son sac une feuille vierge sur laquelle il écrit en haut, en gros et au centre : You are…

Il n’avait plus besoin de regarder l’autre feuille, cette chanson il l’avait déjà écrite des milliers de fois ces deux derniers jours… Dans ses rêves…


Citation :
Tell me what else can i do?
Tell me what else can i say?
The closer that i get to you
The further you push me away
Till i don't know where to go

Les mots couraient sur le papier, comme la pure expression de ce qu’il ressentait et ne pouvait endiguer. Il n’était plus question de se voiler la face et d’essayer de se mentir. Elle l’avait volé. Elle lui avait volé son âme et son cœur et il doutait de jamais pouvoir les récupérés, tout du moins intacts. Et de toute façon… Le voulait-il vraiment ?

Citation :
And i dont know why i stay
Do you even care
Or am i some little game you play?

Une fois le premier couplet écrit, il coinça le crayon entre sa lèvre supérieure et son nez et se mit à se balancer sur sa chaise, troublé par ce qui maintenant n’était plus qu’une évidence. Et c’est à ce moment, alors qu’il faisait le guignol sur sa chaise qu’il l’aperçue. Il fut tellement saisi qu’il chuter et se rattrapa de justesse au bord de la table. Il senti un léger embarras l’envahir et lui colorer les joues et il détourna les yeux, fixant sa feuille sans vraiment la voir.

feat Jimmy Wayne... Are You Ever Gonna Love Me?
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Beth Langdon
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MessageSujet: Re: Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R]   Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R] EmptyVen 21 Juil - 19:13

[Rho, et qui a lancé la folie Baudelaire, hein, qui ? C'EST BIBIIIIIIIII Cool

*sort*]
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Zéphora Fiorentini
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MessageSujet: Re: Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R]   Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R] EmptyVen 21 Juil - 19:43

[désolée de te contredire, j ai eu la folie baudelaire parce que je l'ai étudié. ^^ donc en fait c est grâce à ma prof de français Wink ]

Les doigts de Zéphora parcouraient rapidement les rayons de la bibliothèque, cherchant un ouvrage bien précis que son professeur lui avait conseillé quelques jours plus tôt. Elle le trouva bientôt et le sortit précautionneusement ; il était en effet relativement vieux et particulièrement poussiéreux car très peu consulté : bien que Brunelleschi ait eu un rôle particulièrement important dans la Renaissance architecturale italienne, avec notamment la création de la coupole du duomo à Florence, sa réputation n’avait malheureusement pas résisté aux temps et seuls les spécialistes ou les amateurs d’architecture le connaissaient encore. Zara ouvrit donc l’ouvrage pour le feuilleter rapidement afin de juger de sa pertinence ou non dans le cadre de son exposé.

Mais en réalité, ses pensées étaient ailleurs et malgré la concentration et la bonne volonté qu’elle mettait dans la lecture du livre, toutes ces phrases, tous ces mots, toutes ces lettres noires sur ce papier jauni par le temps semblaient prendre un malin plaisir à se mêler, à se confondre et à danser ensemble dans une folle farandole qui donnait le tournis à la jeune femme. Finalement, les lettres arrêtèrent leur gigue improvisée et prirent alors la forme d’un visage qu’elle connaissait bien…Oui cette mâchoire carrée et volontaire, ce nez droit, cette bouche pulpeuse qu’elle savait si douce et si chaude, cela ne pouvait être que lui…Ce n’était bien sûr qu’une vue de l’esprit, une illusion, car les lettres n’avaient pas réellement bougé, mais pour Zéphora, ce fut là un objet de grand trouble : peu à peu, elle comprit la raison de son incapacité totale à photographier quoi que ce soit depuis plusieurs jours. Oui, c’était bien parce qu’IL emplissait son esprit, tout le temps, à chaque seconde, IL était là, avec elle et la seule personne qu’elle avait envie de photographier et donc de voir, c’était LUI…

Elle entendit soudainement un brouhaha incertain dans le fond de la bibliothèque. Elle n’était donc pas seule ? Elle se tourna vers l’origine du bruit et le visage de lettres qu’elle avait vu sur le livre quelques secondes auparavant était à présent bien de chair, à quelques mètres d’elle tout au plus. Inconsciemment, elle lança un « oh » de surprise, clair et sonore, avant de rougir légèrement. Fallait-il fuir, une fois de plus ? Peut-être ne l’avait il pas vue…Mais à vrai dire, Zara avait une envie furieuse et irrésistible d’aller le voir, de lui parler, de capturer une fois de plus un regard ou un sourire qui étaient pour elle source mêlée de trouble et de bonheur. D’un pas qu’elle voulait assuré et détaché, elle s’avança vers lui et les quelques mètres qui les séparaient l’un de l’autre lui semblèrent être une épreuve insurmontable.


« Bonjour » murmura t elle dans un souffle gêné et presque inaudible. « hum.. je peux m’asseoir ? »


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Enzo Maccio
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MessageSujet: Re: Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R]   Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R] EmptySam 29 Juil - 19:59

Le stylo qui tenait quelques instants plus tôt en équilibre précaire chuta sur le sol de marbre précieux de la bibliothèque et émis un son qui dans le silence de la pièce, parut résonner aux oreilles d’Enzo. Il se pencha et se mit à la recherche de l’objet, essayant d’ignorer les battements de son cœur qui rien qu’à la vue de la jeune femme s’étaient emballés et cognaient dans sa cage thoracique comme s’il voulait s’en échapper. Il luttait pour ne pas poser son regard émeraude sur la jeune femme mais la tentation était beaucoup trop forte et en levant la tête il ne faisait qu’obéir aux sentiments devenus impérieux qui s’étaient emparés de lui.

Il reprit place sur sa chaise et se tourna vers elle. Il la vit approchée avec surprise. Elle avait elle même dit que ce qui s’était passé sous le kiosque n’était qu’une monstrueuse erreur. Et s’en était une n’est-ce pas ? Il n’y avait strictement aucune raison pour qu’il pense encore à la douceur de ses lèvres, à la fougue qu’elle avait insufflée dans leurs baisers et à ses mains parcourant son dos et y laissant des traînées brûlantes de désir… Non vraiment il n’y avait aucune raison de penser que cela avait été une bonne idée… Et pourtant… Il recommencerait bien…

Tandis qu’il s’approchait, il nota chaque détail qui faisait de Zee – surnom qu’il s’était surpris à lui donner- ce qu’elle était… Zee… Terriblement femme… Terriblement tout… Ses joues d’habitude d’une couleur diaphane avaient pris la une légère teinte rosée, ne faisant que l’embellir d’avantage… Elle le fuyait du regard mais c’était là sa chance car il savait qu’il se serait perdu dans l’ambre de ses yeux… Une mèche auburn s’attardait sur son visage de poupée et il aurait adoré tendre le bras pour délicatement l’en chassée… Elle le rendait fou… Tout simplement fou… Et l’ivresse qui s’emparait de lui à chacun de ses pas était un doux supplice auquel il se serait bien volontiers plié toute l’éternité…

Il lui fallu un certain temps avant de se rendre compte qu’elle s’était arrêtée auprès de lui et qu’elle lui avait adressée la parole. Elle l’avait fait d’un ton nettement plus doux que celui qu’elle avait employé avant de disparaître dans la nuit l’autre jour… Il ouvrit la bouche, murmura une faible salutation et se contenta d’hocher lentement la tête en réponse à sa question. Il ne pouvait la lâcher du regard, il n’avait d’ailleurs pas cesser de la fixer…

S’en rendant compte il détourna le regard vivement et s’attela à mettre un peu d’ordre dans ses affaires de façon à la laisser s’installer elle aussi. A peine avait-elle pris place qu’il se rendit compte que l’idée était mauvaise et comme pour confirmer cette opinion, le tonnerre grondait à nouveau au loin, annonçant un orage encore plus violent que celui de la dernière fois. L’air était chargée d’une odeur métallique et le ciel n’attendait qu’un signe du divin créateur pour déverser toute sa colère sur la ville de Rome.

Enzo saisit son crayon et fit monde de se concentrer sur ses bouquins, mais il jetait des coups d’œil de temps à autre à la jeune femme, se demandant si sa conception de « c’était une erreur » s’arrêtait au fait qu’il ne devait plus l’embrasser ou si cela incluait également le fait de ne pas lui parler…


*- Hey ! comment ça va ?
- Mouais… Plus banal tu meurs…
- Oh ça va… *

Ses amis auraient vu la scène ils n’auraient pu s’empêcher de le charrier… Enzo… Muet…

* - Je meurs d’envie de t’embrasser encore une fois… Ca sonne bien ça non ?
- Crétin…*

Citation :
I never know how you feel
I can't read you mind
I just keep waiting
Am i just waisting time?
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Zéphora Fiorentini
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MessageSujet: Re: Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R]   Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R] EmptyDim 30 Juil - 2:21

Zéphora sentit l’extrême embarras du jeune homme quand il lui répondit gauchement de s’asseoir, gêne qu’elle partageait d’ailleurs de concert. Elle s’assit maladroitement et déglutit difficilement. Bien, étant donné qu’Enzo ne semblait pas prêt à rompre la glace, il lui faudrait sans doute parler en premier. Et puis cette fois, elle ne pouvait pas fuir ou faire l’autruche, comme à l’accoutumée…Elle avait une demande assez solennelle à formuler et elle savait déjà que ce ne serait sans doute pas du goût d’Enzo. Mais Zéphora était une Fiorentini et chez les Fiorentini, on ne connaissait pas l’échec.

Elle ouvrit son livre et fit mine d’étudier, tout en lui jetant des regards en coin…Il paraissait concentré sur son ouvrage mais la raideur de son visage et la pression qu’il exerçait sur le stylo qui occupait sa main droite étaient autant de signes révélateurs, sinon de colère du moins d’une certaine irritation. Zara comprenait assez bien qu’il lui en veuille, après tout elle avait d’abord répondu chaleureusement à ses avances avant de le repousser comme un malpropre et de le laisser là, tout seul sous le kiosque, avec son air de chien battu (et trempé de surcroît). C’est vrai qu’il avait quelques raisons de la bouder un peu mais quand même ! Après tout, elle ne s’était engagée à rien et elle avait mis carte sur table dès le début ! Enfin presque…

D’ordinaire, Zara ne se serait pas forcément préoccupée des sentiments de son interlocuteur, elle lui aurait parlé franchement, quitte à être brusque et à le froisser ou le blesser ; mais avec Enzo, tout semblait différent : elle avait peur de le peiner par des paroles trop dures ou trop abruptes, elle avait terriblement besoin de lui à ses côtés et elle ne supporterait pas qu’il ne la regarde plus, qu’il ne lui parle plus, qu’il ne lui sourit plus, qu’il ne la touche plus…euh non, on enlève cette dernière partie, cela valait mieux pour tout le monde. .. La jeune femme ne comprenait pas ce qui lui arrivait, cette attirance inexorable qu’elle éprouvait à l’égard d’Enzo, et pourtant cette distance qu’elle tenait à conserver pour se préserver, pour que cela ne « déraille » pas…

Elle releva la tête, bien décidée à prendre la parole et croisa le regard profond d’Enzo dans lequel se mêlait de l’incompréhension, de la colère et surtout un désir fou. Zara eut un sourire triste et murmura
"Ecoute…Enzo.. " Elle ne put achever ce début de phrase qui avait déjà été si ardu à prononcer car l’orage, qui grondait au-dessus de leurs têtes depuis plusieurs minutes déjà, venait, dans un ultime coup de foudre, de faire péter les plombs de l’école toute entière, les plongeant dans le noir. Le corps de Zéphora se crispa : sur la liste de ses plus grandes peurs, le noir venait en deuxième position, juste après l’orage…Comble du bonheur, ce soir elle avait droit aux deux. Au moins, se dit-elle comme pour conjurer le sort, cette fois nous sommes au sec.

Et ils étaient seuls, irrémédiablement seuls, dans une bibliothèque aussi noire qu’un four, seulement brièvement illuminée par de rares éclairs déchirant le ciel dans grondement de colère.


Dernière édition par le Lun 14 Aoû - 12:29, édité 1 fois
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Enzo Maccio
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MessageSujet: Re: Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R]   Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R] EmptyLun 31 Juil - 0:56

L’envie de jouer au Don Juan comme dans les films, d’envoyer valser livres et cahiers à travers la pièce, de coucher Zee sur la table vernie et de laisser parler leurs corps, leurs passions, l’effleura une fois… Enfin disons plutôt à plusieurs reprises et les quelques regards en coin qu’il lui glissait quand elle avait le nez plongé dans ses cahiers n’étaient pas pour arranger les choses…

Le problème était qu’un autre sentiment plus diffus, plus tempéré, résolument plus calme s’emparait doucement de lui et le fait de la savoir là à ses côtés, même s’il ne lui parlait pas et qu’elle l’ignorait royalement lui suffisait. Aussi étrange que cela puisse paraître il n’avait pas besoin de la toucher pour la sentir près de lui… Et pour se sentir proche d’elle…


*- Non franchement aucun problème ?
- Amis ?
- Amis…
- Amis ?
-Oh ça va… *

Il cherchait toujours un moyen intelligent d’engager la conversation sans plomber plus l’ambiance qu’elle ne l’était déjà et faire cesser cette gêne silencieuse qui s’était installée entre-eux. Ce qui incluait bien sûr de ne pas faire mention de ce baiser et de la « conversation » qui avait suivie. Chose ardue sachant que c’était précisément ce qui occupait tout son esprit. Il ouvrit la bouche, comme un poisson sorti de l’eau essayant de prononcer quelque chose ressemblant à des mots mais le courage lui manquait…

Il fini donc par se murer dans ce silence « protecteur » bien plus rassurant dans un sens et demandant aussi bien moins d’effort et se replongea dans ce fameux devoir dont le sujet lui échappait maintenant. Les seuls mots qui s’imposaient à son esprit torturés et qu’il parvenait à écrire n’étaient que l’ombre de ce qu’il n’osait clairement formuler…

Citation :
Are you ever gonna need me baby
Like i need you?
Are you ever gonna want me baby
The way i want you to?
I know that you love me
Oh i know down deep you do
But are you ever gonna love me
Are you ever gonna love me
The way i love you?

Un couplet de plus… Le dernier de cette chanson qui l’obsédait et qu’il s’était senti obligé d’écrire… Comme un nouveau chapitre à leur histoire… Une histoire à peine commencée… Une histoire qui peut-être n’aurait pas « d’ happy end »… Une histoire qui, peut-être, ne commencerait même jamais…

Il leva la tête et croisa son regard. Son corps s’emballa, il avait la gorge sèche et les mains moites. Des symptômes qui ne trompent pas aurait dit le « docteur fol amour »… C’était la faute d’Andrew, il l’avait gavé d’histoires mielleuses dont Lauren était l’héroïne et lui le prince charmant… Enzo en avait toujours ri mais à cet instant, là, juste quand l’Eden s’était reflété dans son regard ambré, il n'avait pu s’empêcher de se demander si lui aussi il avait droit à son valeureux destrier… Blanc le destrier...

Mais le sourire triste qu’elle lui offrit, accompagné de paroles arrosées de politesse lui firent immédiatement penser qu’il n’était pas le Prince Eric pour lequel la Petite Sirène se consumait d’amour au fond de son océan mais qu’il avait bien plus le profil de Schrek… Et son valeureux n'était autre qu'un âne… Fin du rêve…

Il baissa la tête, tentant de cacher un sentiment de frustration et de déception qu’il sentait poindre. Il n’avait pas réellement envie d’entendre la suite… car il savait qu’elle ne lui plairait sûrement pas… Une mauvaise idée… Ca va il avait compris… Ce fut l’orage, qui quelques jours plus tôt avait causé sa perte lui vint en aide. Il plongea la bibliothèque dans l’obscurité, soustrayant ainsi son image au regard de la jeune femme.


« Pas de panique… c’est juste les plombs qui ont sautés… »

* - Crétin elle a bien du s’en rendre compte toute seule…
- … *

« Quelle poisse… Enfin ça devrait pas tarder à revenir… »


Dernière édition par le Dim 19 Aoû - 0:16, édité 1 fois
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Zéphora Fiorentini
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MessageSujet: Re: Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R]   Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R] EmptyDim 13 Aoû - 0:33

Le corps de Zara se détendit quand Enzo se décida enfin à prononcer quelques mots qui se voulaient apaisants et qui d'ailleurs produisirent l’effet voulu. Ce garçon avait le don de provoquer chez la jeune femme des sensations aussi puissantes qu'antinomiques : la colère et la joie, la fougue et le calme, la répulsion et l’attraction. Un sourire invisible dans l’obscurité se dessina sur le visage de Zara tandis qu’elle regardait la masse sombre et indiscernable qui lui faisait face mais qu’elle saisissait parfaitement en son esprit. La lumière ne semblait pas vouloir revenir et la jeune femme prit la décision de faire avancer les choses (dans tous les sens possibles).

« Peut-être pouvons nous essayer de sortir d’ici ? J’avoue ne pas être totalement à l’aise dans le noir complet, qui plus est quand l’orage gronde au dehors…Viens » dit-elle tout en cherchant la main d’Enzo. Elle la trouva bientôt et la prit doucement mais fermement tout en se levant, obligeant ainsi le jeune homme à la suivre. Nul besoin de préciser que le contact de sa peau sur la sienne provoqua l’équivalent d’une décharge électrique qui traversa le corps de Zara, du gros orteil à la racine de ses cheveux bruns.

**Une vraie adolescente qui connaît ses premier émois amoureux…Pathétique…**

Lentement, elle se dirigea vers ce qu’elle pensait être la porte d’entrée. A vrai dire elle était pratiquement certaine qu’elle allait vers la bonne porte et pour cause : elle croyait connaître la bibliothèque comme sa poche, l’ayant arpenté plus que de raison durant ces cinq dernières années. Si elle avait su…A sa décharge, la sensation de sa petite main enserrant celle d’Enzo la troublait sérieusement et pouvait tout à fait mettre à mal son sens de l’orientation. Arrivés devant la porte de bois, elle en actionna la clinche et voulut la tirer vers elle. Mais la porte lui résista.

**Bah, c’est une vieille porte…Faut tirer plus fort**

Ce qu’elle ne manqua pas de faire. Au bout de trois autres essais tout aussi infructueux, elle dut se rendre à l’évidence : enfermés, ils étaient enfermés.


« Je crois qu’on a un problème » murmura t -elle tout en songeant avec épouvante que la perspective de passer la nuit seule avec Enzo dans une bibliothèque plongée dans le noir absolu ne la dérangeait pas du tout…et même lui plaisait assez…


Dernière édition par le Mer 16 Aoû - 22:26, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R]   Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R] EmptyDim 13 Aoû - 1:15

L’impression que son cœur allait bondir hors de sa poitrine et qu’il n’était plus le même le saisirent quand la jeune femme plaça sa délicate main dans la sienne et qu’elle le força à la suivre. Comme un toutou obéissant, il se leva et la suivit. Elle lui aurait demander de faire le beau et lui aurait lancer un bâton en lui demandant d’aller le chercher il se serait sans doute exécuté sans se poser la moindre question. Peut-être se serait-il même mis à japper gentiment… Elle pouvait tout lui demander, il aurait décrocher la lune pour elle, et bien plus encore.

Elle le tenait par le bout du cœur et il lui avait suffit d’un regard pour s’en emparer et transformer le crapaud allergique à l’amour qu’il était en un… Shreck… Et oui le cheval blanc il ne l’avait pas encore gagné sinon ils en seraient sûrement déjà à la fin du conte… Il vécurent heureux et mangèrent beaucoup de pizzas…


« Je dois avouer que la bibliothèque n’est pas non plus mon coin préféré pour passer la nuit… »

Quoi que si passer la nuit dans une bibliothèque plongée dans l’obscurité incluait le fait que la jeune femme soit présente à ses côtés, il pouvait aisément revoir son jugement et passer ce genre de petit plan nocturne au top de sa liste. Il y avait quelque chose de magnifique chez elle, même quand elle s’acharnait contre une porte visiblement verrouillée et il se surprit à admirer son profil lors des fugaces moments où les éclairs illuminaient la pièce dans un grondement sourd. Par principe il tenta lui aussi de clancher la porte, histoire de s’assurer qu’elle était bel et bien close.

« En effet… Je retire ce que j’ai dit.. Maintenant on peut paniquer… » il plaisantait bien sûr…

Pouvait-il décemment saisir à nouveau sa main dans la sienne ? Histoire de lui apporter un peu de réconfort ? Ou juste histoire qu’ils ne se retrouvent pas séparés en essayant de se frayer à nouveau un chemin à travers la bibliothèque… Euuuh sans doute pas…


« J’ai l’impression de me retrouver chez les scouts… »

Excepté bien sûr qu’ils ne dormiraient pas à la belle étoile, c’était de toute façon exclu compte tenu du temps, qu’il n’étaient pas face à un feu de camp, qu’ils n’avaient pas de chamallows ni quoi que ce soit qui ressemble à des provisions… Et… Ah si… Enzo avait sa guitare avec lui, comme d’habitude…
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MessageSujet: Re: Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R]   Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R] EmptyLun 14 Aoû - 15:19

Zara ne put refréner un nouveau sourire, moqueur cette fois ci, lorsqu’elle vit Enzo essayer lui même d’ouvrir la porte : c’était bien un garçon…Il fallait absolument qu’il montre sa force, qu’il prenne les choses en main…Tous les mêmes… Bien évidemment, la porte ne s’ouvrit pas. Mais Enzo avait été rassuré dans son ego masculin, ouf, son honneur était sauf. Ils ne leur restaient plus maintenant qu’à retourner à leur place et à attendre…D’autorité, elle prit la main d’Enzo et tressaillit une fois de plus à son contact. Changer de sujet…ne pas penser à lui et elle nus sur le sol de la bibliothèque en train de…Hum.

« Oh monsieur Maccio a donc été scout ? C’est drôle mais je t’imagine assez bien avec le petit foulard et la petite casquette verts, le short beige et les chaussettes blanches faisant du porte à porte pour vendre des gâteaux.. » dit elle en riant tout en pensant que même la vision d’un Enzo en ridicule habit de scout ne parviendrait pas à lui retirer le désir fou qui la tiraillait.

Non alors, penser à ça était aussi une mauvaise idée…Il ne fallait pas oublier ce qu’il était et ce qu’elle était. Non, ce n’était pas le prince charmant sur son fier destrier blanc, mais juste un vil séducteur qui, pour attirer les filles dans son lit n’hésitait pas à user de son sourire craquant, de ses yeux émeraude, de son charme inné, de sa bouche pulpeuse, de son corps d’apollon, de… Oh my god. Il faisait soudainement très chaud dans cette foutue bibliothèque…L’orage sans doute…

Arrivés à leur table, elle s’assit, rompant la rencontre de leurs deux mains et espérant ainsi ne plus sentir son corps et son cœur trembler de toutes parts. Jamais elle n’avait aussi bien compris les deux célèbres alexandrins de Racine :

« Je reconnus Vénus et ses feux redoutables,
D’un sang qu’elle poursuit tourments inévitables »

Oh oui, à présent elle pouvait tout à fait s’imaginer ce que ressentait Phèdre tandis que les diaboliques rets de l’amour mus par l’implacable machination de Vénus vengeresse l’encerclaient peu à peu et la conduisaient irrémédiablement vers les profondeur des abîmes. Prise au piège. C’était exactement ça…Et le pire, c’est qu’elle aimait ça…Ce garçon était le diable.


« Hum…bien…du coup, on va devoir passer le temps jusqu’à demain matin…Que me proposes tu ? » demanda-t-elle pour éloigner toutes ces pensées de son esprit.

(les deux alexandrins sont donc tirés de Phèdre de Racine, Acte I scène 3, Phèdre à Oenone.)
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Enzo Maccio
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MessageSujet: Re: Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R]   Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R] EmptyMer 16 Aoû - 19:57

Un lent sourire se dessina sur les lèvres d’Enzo. A chaque fois qu’il faisait mention de son passé ô combien glorieux de scout il avait toujours le droit à la même réaction. Andrew s’était presque roulé par terre tellement il riait.

« Un béret noir… Je portais un béret noir… Et c’était des cookies… Double chocolat et entièrement fabriqués en usine… Dégueulasse au possible… J’ai failli tuer un canard en en balançant un… »

Le pire était sans doute que c’était loin d’être une blague. Les cookies du père Owen étaient des injures à la pâtisserie et la troupe des louveteaux s’en était souvent servie comme projectiles pour chasser les bandes de gamins qui en avaient après leur cabane en bois. Malgré ça, Enzo n’avait pourtant jamais eu de problèmes pour écouler son stock… Il avait toujours eu des voisines adorables…

« Tout le monde fait des erreurs… Tu dois bien avoir fait quelque chose de complètement inavouable toi aussi… »

Discuter de tout et de rien, de leur enfance en particulier, temps bénit où la seule chose qui les préoccupaient vraiment était de savoir si Superman viendrait à bout du méchant Luthor lui permettait d’ignorer, du mieux qu’il pouvait, les sensations qui l’étreignaient au contact de Zéphora… Zee… Il arrivait presque à oublier qu’il tenait sa main, qu’elle avait d’office replacée dans la sienne… Presque…

C’était comme si son cerveau c’était mis en mode automatique, incapable de faire fi de tout ce qui était étranger à la jeune femme. Son parfum, son sourire… le timbre de sa voix, si délicieusement sensuel… Un ange… Elle était un ange…Il voyait, respirait, vivait Zee… Et cette sensation bien loin de le rebuter le transportait dans un monde où bouche contre bouche ils ne faisaient plus qu’un.

Tel un automate, il tira la chaise en face d’elle. Ses yeux s’étaient accoutumés à l’obscurité et il distinguait maintenant avec plus de facilité sa silhouette bien qu’il n’eut pas besoin de la voir pour se la représentée. Ses traits étaient gravés dans son esprit et il aurait sans peine pu reproduire ses courbes gracieuses dans un bloc de glaise.

Allez savoir pourquoi, ce fut précisément quand le jeune homme choisi de se laisser tomber sur la chaise qu’elle ouvrit la bouche et lâcha des propos qui eurent le don de le troubler à tel point qu’il failli la louper et se retrouver les quatre fers en l’air. Se rattrapant de justesse au bord de la table, il avala avec difficulté sa salive… Comment de simples mots pouvaient-ils le rendre complètement fou ?

S’il avait quelque chose à proposer ? God… Il du secouer la tête pour chasser l’image de lui et Zee… Abandonnés là… Sur la table en bois… Qui avec passion exprimaient ce qui avait nettement était sous-entendu sous la pluie l’autre jour.


*- Une partie de cache cache ?
- no comment…*

« Euh… Je crois qu’on peut déjà faire une croix sur nos devoirs… »

Un mot après l’autre et il avait réussi à sortir une phrase entière… Et le mieux dans tout ça c’est qu’elle avait un sens !
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Zéphora Fiorentini
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MessageSujet: Re: Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R]   Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R] EmptyMer 16 Aoû - 23:13

Au silence éloquent qui succéda à la dernière intervention de Zéphora, celle ci comprit que sa phrase avait un assez grand nombre de sens possibles…du plus chaste au plus immoral…et, à ressentir le trouble qui semblait s’être emparé de son jeune ami, nul doute que les pensées d’Enzo n’étaient pas de la plus grande vertu. Cette réflexion ne manqua pas de faire rougir à nouveau Zara tandis que la température de la pièce paraissait grimper de minutes en minutes. Voire même de secondes en secondes.

Elle avait volontairement ignoré sa remarque quant à l’existence de secrets inavouables : pouvait elle décemment lui dire qu’elle avait été enfant de chœur pendant des années dans son institut suisse, et qu’elle faisait tous les solos de l’ave maria ? Que, petite, elle avait subtilisé le rasoir de sa mère pour se raser les bras et les sourcils ? Qu’elle se faisait fréquemment des masques à l’œuf prétendument purifiants mais qui la faisaient plutôt ressembler à une poêle Téfal en train de cuire une omelette et dont le fond anti-adhésif aurait été d’une totale inefficacité ? Qu’elle s’épilait la jambe droite le lundi et la gauche le lendemain parce qu’elle était tellement douillette qu’elle ne supportait pas l’épilateur électrique ? Pouvait elle décemment lui avouer qu’elle n’avait qu’une envie, c’est qu’il passe par dessus la table pour l’embrasser sauvagement et la déflorer là, sur le carrelage froid de la bibliothèque ? Ouh là ça, ça n’avait rien à voir avec son enfance et ses bêtises...Quoique cela eut été bien agréable… A nouveau, des pensées libertines s’insinuèrent sournoisement dans son esprit et se dissipèrent fort heureusement lorsque Enzo rompit le silence…


« Non c’est sûr » répondit-elle avec le plus d’assurance possible, c’est à dire autant qu’un poisson clown devant un requin qui s’apprête à le manger tout cru.

**Bah, et les travaux pratiques ?
- La ferme.**


Mais pourquoi avait-il fallu que la nature la dote d’une conscience frivole qui ne songeait qu’à inventer mille et une manières d’embrasser Enzo sur la moindre parcelle de son corps ? Elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour essayer de ne pas lui sauter dessus et cette imbécile de conscience ne lui montrait que des images d’Enzo lui souriant, d’Enzo la regardant avec des yeux remplis de désir, d’Enzo l’embrassant fougueusement, d’Enzo nu à ses côtés lui caressant langoureusement de son index la joue, l’épaule, la clavicule, les…STOP. Non, franchement, elle n’était pas aidée…Elle secoua la tête pour chasser toutes ces plaisantes mais dangereuses images de son esprit et son regard tomba sur la masse sombre à ses pieds. Son sac de cours, dans lequel se trouvait son plus fidèle compagnon…Aussitôt lui revint en mémoire la raison de la discussion qu’elle avait voulu engager un peu plus tôt avec Enzo, avant que l’orage ne se décide à les plonger dans le noir et sa conscience à la submerger d’idées polissonnes.



« Hum…En fait Enzo, j’ai quelque chose à te demander… »
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Enzo Maccio
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MessageSujet: Re: Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R]   Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R] EmptyJeu 17 Aoû - 0:04

Y avait-il tourment plus délicieux que se retrouver là à quelques mètres à peine de la créature la plus extraordinaire dont la terre était dotée ? Et surtout oh misère ! De la plus sexy… Non… En tout cas pas dans l’esprit du jeune homme qui mourrait d’envie de l’entendre gémir son prénom toute la nuit durant. Qu’importe qu’ils soient enfermés dans une bibliothèque plongée dans l’obscurité… Seuls… Terriblement seuls… Pas âme qui vive dans les parages… Avec comme nulle autre barrière que certaines conventions qu’il était prêt à envoyer valser, tout comme il enverrait valser les cahiers qui jonchaient la table…

Si seulement…

Elle faisait un geste…

Si seulement il arrivait à lire dans son regard ambré le même désir fou qui lui étreignait les reins et le laissait là le souffle court, à l’étroit dans son jean…

Si seulement…

« Hum sûr… »

*- Oui c’est sûr gnagnagna…
- … *

Il porta son regard au dehors, où l’orage faisait encore preuve de toute sa violence, tentant désespéramment de ne pas penser à la jeune femme qui lui faisait face et qui lui faisait perdre l’esprit. Ce qu’il réussit pendant… Deux bonnes secondes… Un net progrès !

Il suivait du regard une perle translucide venue s’écraser sur la vitre qui contrairement à ce que l’on pourrait croire d’un établissement scolaire était d’une propreté irréprochable. Oui il avait noté ce détail avec beaucouuuuup d’attention… Tout comme il avait noté avec attention la délicieuse petite fossette… Hum… Deux secondes semblait être son record personnel…


« Hum quoi ? » Demanda-t-il en se tournant vers elle quand elle annonça les prémisses d’une question.

Il avait réussi à le dire avec un ton… Enfin il avait essayé de le dire d’un ton dégagé mais il était à la limite de la suffocation. C’était lui ou il faisait très très chaud ? Hum sans doute un tour joué par son esprit. Il n’en restait pas moins qu’il faisait très très très chaud ici.


*Oh god…*

« Tu trouves pas qu’il fait chaud ? » Puis se rendant compte qu’elle avait tenter de prendre la parole.

« Hum désolé… Je t’écoute… »
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MessageSujet: Re: Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R]   Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R] EmptyJeu 17 Aoû - 17:26

La situation devenait de plus en plus grotesque. Tout était d’un ridicule achevé. L’orage, la coupure de courant, la porte fermée…S’ils avaient voulu le faire exprès, ils n’auraient pas fait mieux. Et au lieu de profiter de tout cela, ils regardaient bêtement l’un et l’autre l’ombre qui leur faisait face, plaçant mentalement sur cette dernière un visage et un corps qu’ils désiraient profondément, attendant un geste de l’autre. Ils en crevaient d’envie tous les deux et pourtant aucun des deux ne semblait prêt à tendre légèrement la main pour atteindre celle de l’autre et lui caresser lentement le bout des doigts. Pourquoi ? Parce qu’elle était bourrée de préjugés, incapable de faire confiance à quelqu’un et surtout pas à un homme, encore moins lorsqu’il était réputé pour être le tombeur de l’école. Parce qu’il était, contrairement à ce que l’on disait, beaucoup trop respectueux de leurs sentiments réciproques pour faire quoi que ce soit sans son plein agrément. Alors, ils étaient là, comme deux imbéciles fous de désirs qui n’osaient se l’avouer…

« Si…il fait très chaud..euh..ca doit être l’atmosphère lourde de l’orage… » s’entendit-elle répondre sans même y penser

**ou juste l’irrésistible attraction de vos deux corps…
- La ferme !**

N’y tenant plus, Zara retira son petit gilet de coton au moment même ou un éclair illuminait brièvement la salle, révélant la courbe délicieuse de ses épaules et l’enveloppant d’une aura presque mystique. Si elle pouvait ressentir l'envie qui les étreignait tous les deux et qui les rendait aussi moites et mous qu’une carpette, elle n’avait néanmoins aucune idée de ce que ce simple geste provoquerait chez Enzo. A vrai dire, elle n’avait aucune idée de la sensualité qu’elle pouvait dégager, et cette innocence de la séduction la rendait plus attirante encore (si tant est que cela fusse possible)

Mais se retrouver en simple débardeur ne calma pas la chaleur diffuse qui se propageait dans tout le corps de la jeune femme. Elle ne tiendrait pas. Oh non elle ne tiendrait pas toute la nuit. Et d’ailleurs, qui le pourrait ? On devrait même lui décerner une médaille pour avoir réussi à lui résister jusque là. Encore quelques minutes à ce régime là, et tous ses beaux principes fermes et définitifs fonderaient comme neige au soleil face à l’incroyable sex-appeal d'Enzo. Pour tenter de changer de sujet, elle se pencha dans son sac pour prendre une petite bouteille d’eau et en but un peu.


« Hum…tu en veux ? » lui demanda t elle en lui tendant la bouteille qu’il prit aussitôt. Rassérénée par ces quelques gorgées fraîches, elle ramena ses cheveux en arrière d’un geste machinal et se cala dans le fond de son siège. Bon. Ne plus croiser son regard émeraude étincelant dans la pénombre, ne pas le regarder du tout d’ailleurs et aller au bout de ce qu’elle voulait lui demander

« Je voudrais que tu poses pour moi »
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MessageSujet: Re: Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R]   Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R] EmptyVen 18 Aoû - 15:56

1 ouistiti… deux ouistitis… trois ouistitis… quatre ouistitis… Il ne savait pas si c’était une méthode qui faisait ses preuves mais au point où il en était il pouvait bien essayer n’importe quelle technique. Qui sait les secrets de l’anti-désir résidaient peut être dans l’une de ses stupides comptines…

*Euh…
- Bon ok…*

15 ouistitis plus tard et un regard à la jeune femme et il sut que tous les ouistitis du monde ne le sauveraient pas… Il savait pourtant qu’il aurait pu passer outre cette barrière qu’elle avait instaurée entre-eux l’autre nuit. Il l’avait sentie frémir dans ses bras et il ne lui faudrait pas longtemps pour échauffer ses sens à nouveau… Oui mais après ?

Après ce serait sans aucun doute fini… Non qu’il ne la désirerait plus mais cette victoire trop facile rendrait sûrement toute suite bien fade. Il la voulait entièrement, posséder son cœur son âme aussi bien que la faire sienne dans une étreinte charnelle et passionnelle… Ou juste son cœur, son amitié… Il pouvait bien s’en contenter à partir du moment où elle restait auprès de lui… c’était tout ce qu’il voulait… Etre avec elle… Et… God qu’était-elle en train de faire ? De… Vraiment ? Elle allait ? Elle voulait ?


*- Un peu de tenue…
- Ungh…*

Enzo se mordit la lèvre et tenta de détourner le regard mais il était littéralement hypnotisé par la jeune femme. Comment aurait-il pu de toute façon resté insensible à un tel étalage de sensualité et de charme ? Face à Zee les mots beauté et amour semblaient avoir pris une toute autre tournure et pour un peu cela ne l’effraierait pas d’être amoureux, comme si elle pouvait balayer d’un geste les souffrances passées.

« Merci » dit-il en tendant le bras et en saisissant la bouteille d’eau qu’elle lui tendait.

Il avait pris soin d’éviter tout contact avec la peau de Zéphora, de peur cette fois-ci de totalement perdre le contrôle de lui-même et de se laisser à cette douce torpeur qui avait envahi ses reins. Il porta la bouteille à ses lèvres et en but quelques gorgées, espérant que la fraîcheur de l’eau ferait disparaître cette sensation d’étouffement qui l’avait gagné.

Il faillit s’étouffer et recracher sur la jeune étudiante ce qu’il avait dans la bouche quand elle prit la parole une nouvelle fois pour lui faire une demande totalement inattendue. Pourquoi se révélait-elle aussi imprévisible ? Elle l’avait violemment repoussé l’autre soir et voilà que maintenant elle voulait… C’était trop, beaucoup trop pour lui… Il se leva d’un bond et parcourut à tâtons la bibliothèque… Il fallait qu’il sorte… Il lui fallait de l’air… Il fallait qu’il la sorte de sa tête et qu’il l’oublie… Il ne fallait pas succomber… Et s’il fallait il défoncerait la porte pour sortie de cet Eden… Non de cet enfer…

Il saisit d’une main la poignée de la porte mais suspendit son geste au moment de la clanchée. Non tout compte fait non… Il ne fuirait pas… Il était de toute façon déjà trop tard… Revenant sur ses pas, il s’approcha avec détermination de la table qu’il avait quittée quelques instant plus tôt. Il ne reprit pas place sur sa chaise mais se dirigea directement vers Zee. Arrivé à sa hauteur, il se pencha vers elle, son visage demeurant à quelques centimètres à peine du sien. Il capta son regard noisette et dans un souffle lâcha.


« D’accord… »
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MessageSujet: Re: Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R]   Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R] EmptySam 19 Aoû - 13:17

Quatre centimètres et demi. C’est à peu près la distance qui séparait alors les lèvres de Zara de celles d’Enzo. Quatre centimètres et demi. Elle n’avait qu’à tendre légèrement son visage, un simple mouvement vers l’avant, et leurs lèvres se rejoindraient, scellant une fois pour toute leur envie réciproque dans un baiser. Il ne bougeait pas, comme dans l’expectative, mais Zara lut dans ses yeux une ardeur indicible et une certaine soif d’elle. Il y avait du vice là dedans…

Elle l’avait vu se lever et se diriger avec précipitation vers la porte quand elle lui avait proposé de poser pour elle. Quelle mouche l’avait donc piqué ?! Elle se doutait bien que sa demande ne le ferait pas monter au plafond ; le jeune homme était en effet loin d’aimer la surexposition, et Zara le savait, mais de là à s’enfuir la queue entre les jambes, il y avait une marge ! Elle ne voyait pas très bien où il pourrait aller comme cela, sachant que de toute façon la porte était fermée et qu’ils étaient condamnés à demeurer ensemble dans la bibliothèque toute la nuit durant…Il était donc revenu, forcé sans doute de constater qu’e le verrou ne s’était pas débloqué comme par magie, et s’était approché dangereusement de Zara, se plaçant à quatre centimètres et demi de son visage, sa main droite posée sur la table, et l’autre sur le dossier de la chaise de la jeune fille, l’entourant ainsi. Cette dernière devait à présent se faire violence pour s’empêcher d’enlacer Enzo de ses deux petits bras et de l’embrasser avec une douceur et une fougue mêlées.


« Parfait. » dit elle en déglutissant difficilement, les yeux perdus dans ceux de l’homme qu’elle désirait et repoussait pourtant, toute corsetée dans sa fierté de Fiorentini. Mais cette fierté d’italienne qui dictait ses actes en toute circonstance diminuait peu à peu au profit d’un sentiment plus diffus, plus apaisant et tellement plus doux…Oui, elle était peut-être prête céder à tout, pour se sentir encore vivante dans ses bras, et pour le sentir brûlant dans leur étreinte.

Elle restait toujours immobile, comme figée par le regard d’Enzo, digne de la gorgone Méduse qui transformait en pierre tous ceux qu’elle regardait. C’est alors, à ce moment précis où le tonnerre grondait encore une fois, terrible et majestueux dans le ciel, qu’elle crut voir un mince sourire se dessiner sur le visage d’Enzo. Quelque chose comme un sourire de victoire, de triomphe, comme un sourire de Don Juam satisfait car il sait désormais que l’objet de sa convoitise, que sa proie est toute prête à abandonner la chasse à courre, à se laisser dévorer toute crue. La fierté reprit son droit sur l’autre sentiment et une colère froide s’empara de Zara.

Ah oui, alors, certain de son charme, il s’attendait à ce qu’elle se jette sur lui, comme toutes les autres ?! Au fond, depuis des jours qu’il la poursuivait comme s’il était fou d’elle, il avait tout feint. Pendant un instant, juste un instant, elle avait cru qu’il pouvait être sincère, que ce n’était peut être pas le séducteur de bas étage dont elle avait tant entendu parler. Mais non, il était bien cet abject personnage qu’elle abhorrait. Dire qu’elle avait failli tomber dans le piège…On ne l’y reprendrait plus jamais. Désormais, elle se contenterait de le photographier. Point barre.


**Tu n’avais pas déjà dit ça la dernière fois sous le kiosque ?
- LA FERME !**

« On ferait mieux de dormir maintenant je crois » dit-elle d’un ton glacial.

On ne se jouait jamais d’une Fiorentini impunément.
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MessageSujet: Re: Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R]   Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R] EmptySam 19 Aoû - 17:30

Il guettait dans son regard un sentiment semblable à celui qui l’étreignait depuis des jours, l’emprisonnait dans un monde dont elle seule semblait avoir la clé. Il avait besoin de sentir qu’il n’était pas le seul à désespérer que quelque chose enfin arrive. Que l’un d’eux prenne enfin les choses en main et ose… Un geste… Une parole… Qu’importe…

Et il crut la discerner pendant un instant, cette fameuse étincelle qu’il s’était pourtant juré ne plus jamais faire naître chez une jeune femme. A cause d’Anna… L’ange blond qui s’était emparé de son cœur et l’avait réduit en miettes, avait piétiné son amour et l’avait laissé seul avec son désespoir et son petit bout de cœur endommagé réduisant ainsi à néant tout l’espoir qu’il avait placé dans leur relation.

C’était pour ça qu’il avait fait un pacte avec Beth. Pour ça qu’il luttait contre les sentiments qu’il éprouvait envers Zéphora. Il l’avait reconnue à l’instant où il l’avait aperçue et se retrouvait malgré ses efforts pris au piége dans les filets de Cupidon. Dieu ce qu’il détestait cette faiblesse mais combien il l’aimait en même temps… Cette intime émotion, sa raison de vivre et d’être… Ce violent tourbillon des sens qui l’emmenait dans des lieux qu’il avait cru connaître autrefois mais qui, il le savait maintenant, lui avaient toujours été inconnus.

Zee…

Elle était son amour… sa vie… son cœur et son âme… L’amie qu’il avait toujours connue… Son monde, ses rêves sa réalité… Il aimait tout d’elle… Tout…

En l’entendant acquiescer, il esquissa un léger sourire, déjà dans l’attente de ses moments où il la saurait auprès de lui, entièrement à lui-même si elle s’y refusait. Sa présence seule le comblerait… Sa présence seule lui importait… Car elle lui était maintenant aussi indispensable que l’air qu’il respirait. Il ne servait à rien de le nier plus longtemps…

Un sourire qui s’effaça aussi vite qu’il était apparu quand il vit cette petite lueur laisser place à une colère froide et qu’il reçu en plein visage des paroles cinglantes et glaciales. Il se redressa, lentement et s’éloigna de la jeune femme. Qu’avait-il fait ? Qu’avait-il bien pu faire pour tout foutre en l’air encore une fois ?


« Bien… » lâcha-t-il dans un murmure.

Il retourna dans son coin de bibliothèque et à la lueur des éclairs qui cinglaient le ciel, il rassembla les affaires qu’il avaient laissées en plan sur la table puis une fois que tout eut disparu au fonds de son sac il se saisit de sa guitare et se laissa tomber dans l’allée non loin de là, à même le sol et laissa courir ses doigts sur les cordes. Il n’avait aucune envie de dormir maintenant, de toute façon dormir ici semblait impossible…

Il finit par jouer les premières notes de she’s like the wind, chanson qu’il avait entendue dans un vieux film que ses camarades avaient imposée lors d’une soirée ciné dans la chambre d’un élève de cinquième année… Et dans un souffle à peine audible il accompagna les quelques notés égrenées de son instrument, n’éprouvant aucune gêne à se mettre à nu face à elle. Fini de jouer…


She's like the wind through my tree
She rides the night next to me
She leads me through moonlight
Only to burn me with the sun
She's taken my heart
But she doesn't know what she's done

Feel her breath on my face
Her body close to me
Can't look in her eyes
She's out of my league
Just a fool to believe
I have anything she needs
She's like the wind

I look in the mirror and all I see
Is a young old man with only a dream
Am I just fooling myself
That she'll stop the pain
Living without her
I'd go insane

Feel her breath on my face
Her body close to me
Can't look in her eyes
She's out of my league
Just a fool to believe
I have anything she needs
She's like the wind

Feel your breath on my face
Your body close to me
Can't look in your eyes
You're out of my league
Just a fool to believe
She's like the wind
Just a fool to believe
Just a fool to believe
She's like the wind
Just a fool to believe
She's like the wind

Just a fool…
She's like the wind
She's like the wind
Just a fool...
She's like the wind
Just a fool...



Feat Jimmy Wayne (you are) and Dirty dancing (she's like the wind)
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MessageSujet: Re: Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R]   Dont le regard m a fait soudainement renaître...[R] EmptyDim 20 Aoû - 20:15

Que répondre à ça ? Qu’êtes vous censé dire à un homme que vous croyiez être le plus grand séducteur que l’école Botticelli ait porté, et qui finalement vous avoue brûler d’amour pour vous ? Enfin… c’est ce qu’il venait de faire non ?

** Non non, il t’a donné sa liste de courses, patate !
- … **

Quand il s’était reculé lentement en secouant légèrement la tête d’un air désolé, Zara avait cru fièrement qu’il venait de comprendre que son vil plan visant à la mettre dans son lit avait lamentablement échoué et, en le voyant ranger ses affaires, elle avait même pensé un instant qu’il avait résolu de s’enfuir par l’une des grandes fenêtres pour ne plus avoir à faire face à la seule femme qui lui ait jamais résisté !

** - Tu vas pouvoir passer la porte de la bibliothèque demain tu crois ? **

Oui, bon c’est vrai que sa fierté de Fiorentini était peut-être allée un peu trop loin et son ego s’était sans doute empli d’une trop grande assurance quant aux intentions d’Enzo ; mais après tout peut-être n’était ce qu’une autre basse manœuvre, un ultime tour pour la séduire et faire tomber ses dernières résistances ! Mais oui ! Cela ne pouvait être que cela ! Tadaam ! Ah et il croyait peut-être qu’elle allait tomber dans le piège ? Il en fallait plus pour avoir Zéphora Fiorentini mon coco !

**Ca devient ridicule…
- Je sais…**

Zara venait en fait de comprendre que ce qu’elle avait utilisé ces dernières semaines comme rempart à son désir, c’est-à-dire la certitude qu’Enzo n’était rien d’autre qu’un charmant coureur de jupons, était nul et non avenu. (et dieu seul sait qu’elle détestait se tromper !) Elle devai se rendre à l’évidence que le jeune homme n’avait jamais tenté de la séduire outre mesure et, bien au contraire avait toujours respecté les volontés de Zéphora. Et cet aveu semblait tellement sincère et douloureux que même sa foutue fierté ne parvenait pas vraiment à imaginer qu’il puisse se jouer d’elle.

Pour autant, était elle prête à s’engager dans une relation alors même qu’elle n’avait cessé de rechercher l’indépendance toute sa vie ? Et puis surtout…l’aimait-elle ? Elle ne le connaissait même pas… Elle avait cru qu’il ne recherchait qu’une jouissance charnelle avec elle ; et savoir qu’il voulait posséder son cœur changeait la donne, car même si elle n’avait que lui à son esprit depuis des jours, même si le simple fait de voir suffisait à la faire trembler, elle n’était pas sûre de vouloir plus que du sexe... (qui a dit que cette fille était compliquée ?)

Elle se leva et s’approcha d’Enzo à l’aveuglette, priant pour ne pas se prendre un des rayonnages de la bibliothèque en pleine figure et s’assit à ses côtés, son dos appuyé contre un rayon. Enzo continuait à faire courir ses doigts comme un murmure sur les cordes de son instrument et Zéphora, perdue, ne savait quoi dire ou faire. Après quelques minutes de silence, elle posa sa main sur la sienne, l’obligeant ainsi à laisser sa guitare sur le côté.


« je ne suis pas prête Enzo…je ne sais pas ce que je ressens, je ne comprends pas …Je ne sais pas… » chuchota t elle dans un soupir. Elle posa délicatement sa tête au creux de son épaule et ferma les yeux. Elle ne voulait plus parler ni même penser mais juste vivre cet instant, et oublier tout le reste.


Elle s’endormit quelques instants plus tard, suivie de près par Enzo. Enlacés, les mains jointes dans des promesses d’avenir incertaines mais si douces, ils ne furent réveillés que le lendemain par une bibliothécaire aussi étonnée qu’attendrie. On le serait à moins.


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