Un soir d'été indien... [R]

Même si la chaleur n'était plus aussi étouffante, dès que le soleil se couchaient, des centaines de personnes sortaient goûter à la fraîcheur du soir. Les étudiants de l'école Botticelli, quant à eux, sortaient dîner à l'extérieur, prendre un verre sur les rives du Pô ou simplement se promener dans les rues avoisinantes de l'institut. Quatre amis, Lauren, Andrew, Enzo et Beth avaient prévu d'aller au restaurant ce soir-là, al Notte d'Oro, où le prévoyant Andrew avait réservé une table en terrasse. La terrasse du restaurant était un endroit très convoité pour son charme à la Dolce Vita, on y dînait à la lueur des bougies et au son des mandolines, des guitares et de la fontaine de la place. Sur les quatre comparses, trois étaient là, déjà installés, chacun un verre de vin à la main, discutant de tout et de rien. Manquait à l'appel Beth, mais c'était fortement prévisible...

La jeune femme arriva à l'autre bout de la place un quart d'heure après l'heure du rendez-vous, ce qui n'était pas si mal venant de sa part. Il serait inutile de lui demandr explications car elle n'en avait jamais, ou tout du moins, elle se perdait dans le récit compliqué de ses aventures. Elle entendait des éclats de rire gorgés de bonne humeur qui provenaient du restaurant, et un sourire aux lèvres, elle accéléra son pas pour arriver plus vite. Elle fit un signe de main accompagné d'un large sourire à ses trois amis une fois à quelques pas, puis rejoignit leur table après avoir indiqué au serveur qu'elle était avec eux.

"Servez-moi à boire !" leur lança-t-elle alors qu'elle reculait la chaise laissée vide entre Andrew et Enzo pour s'y assoir.

Tout en glissant ses jambes fines dans l'interstice, elle rencontra la jambe d'Enzo qu'elle frôla par accident. Ce geste qui d'ordinaire ne lui coutait rien lui arracha là, compte-tenu des récents changements survenus dans leur relation, un frisson qu'elle eut du mal à réprimer. Elle s'assit toutefois, prenant son verre dans lequel on lui avait servi du vin, et le leva pour trinquer.

"A la dolce vita !" s'exclama-t-elle avec un sourire avant de faire tinter son verre contre les trois autres, puis d'en boire une gorgée.

La ballerine reposa le contenant sur la table, et se saisit de la carte posée sur l'assiette devant elle, mais dans sa gaucherie légendaire, envoya valser son couteau qui tomba aux pieds d'Enzo. Elle essaya de le rattrapper en vain, et ne réussit qu'à venir toucher, encore par accident, l'entrejambe d'Enzo en se confondant en gestes inutiles. Le rouge monta rapidement aux joues de la jeune femme, ce que, heureusement, on ne pouvait vraiment voir à cause de l'obscurité, et pestant contre sa maladresse, Bee recula sa chaise et plongea sous la table pour récupérer le couvert, en espérant ainsi retrouver un peu de contenance.

Il avait fallu énormément de courage au jeune homme pour s’extirper de son lit, se doucher et enfiler sa tenue pour la soirée. Il était tranquillement installé dans son lit, un simple caleçon comme tenue compte tenu de la chaleur et tenait dans ses mains un cahier sur lequel il griffonnait à la hâte notes de musiques et paroles qu’une somptueuse brune, embrassée sous un orage menaçant, lui avaient inspirées. La perspective de passer une bonne soirée en compagnie de ses amis eu finalement tôt fait de balayer les quelques réticences qu’il avait et il enfila l’un de ses éternel jean et une chemise blanche qui faisait ressortir le hâle de sa peau et l’émeraude de ses yeux.

Ils avaient décidés de tous se rejoindre directement au restaurant, évitant ainsi de trépigner dans les chambres. Ce fut donc seul qu’il fit le chemin jusqu’au restaurant, respirant avec délice les effluves de la ville. Rome était sans doute l’endroit le plus agréable sur terre et bien que la ville soit immense, les gens se côtoyaient avec une bonne humeur déconcertante. Les italiens ne connaissaient pas la pudeur et avaient toujours été réputés pour leur chaleur. Arrivé en vue de l’établissement, il aperçut Andrew et Lauren déjà installés et qui se dévoraient amoureusement des yeux. Il sourit, presque attendri par le spectacle qui s’offrait à ses yeux.

« Hola amico… » lança-t-il quand il se trouva près de la table.

Il prit place et à peine installé il commanda un verre de vin au serveur qui se trouvait non loin avant de se tourner vers ses amis et de s’enquérir de leur état. Nul part il n’y avait trace de la douce ballerine, ce qui n’étonna en rien le jeune italien car elle avait l’art de se faire attendre… la plupart du temps du moins…

« Come sta ? »

Il trempa ses lèvres dans le liquide rougeoyant et releva la tête au moment précis où elle entra dans son champ de vision. Il resta interdit un moment devant la vision qu’elle lui offrait, il avait beau l’avoir déjà vêtue de cette robe, elle était ce soir enveloppée d’une aura qui la rendait absolument époustouflante et irrésistible. Il cacha son trouble derrière un sourire, tentant d’ignorer qu’elle venait tout juste de le frôler. Il leva son verre comme les autres pour trinquer et but pratiquement tout son verre d’une traite.

« A la dolce vita… »

Il ne put retenir le couteau qui chuta à ses pieds ni réprimer le frisson qui le gagna quand elle le frôla une nouvelle fois. Plongeant sous la table dans un même mouvement que la jeune femme pour récupérer l’objet du délit, il se retrouva nez à nez avec son décolleté. Plongeant et pas désagréable à regarder… troublé par cette nouvelle pensée, il se redressa vivement, percutant au passage la table de sa tête, et regagna son siége aussi vite qu’il l’avait quitté. Il n’aurait jamais songé trouver chose si délicieuse sous la table…

A quatre pattes sous la table, Beth retenait ses cheveux d'une main pour repérer le couteau, ce qu'elle aurait fait rapidement si seulement Enzo ne l'avait pas rejointe dans une position embarassante. Il avait littéralement plongé son visage dans son décolleté, ce qui n'était pas sans gêner la jeune femme déjà un peu déstabilisée. Sans qu'un seul mot ne fut prononcé, Enzo surgit hors de la table, se cognant au passage, mais ça ne préoccupait pas plus la jeune femme que ça. Ce rapide tête-à-tête avait éveillé en elle des démons qui ne devaient pas surgir ce soir-là, pas en public...

Se mordant la lèvre, elle récupéra son couteau et se hissa de sa cachette, posant sa main sur le genou d'Enzo pour s'y appuyer. Souriant à Lauren et Andrew, elle leur assura d'un "Todo va bene" qu'il y avait eu plus de peur que de mal, et elle se rassit sur sa chaise. Seulement sa main était toujours en place sur le genou d'Enzo, et sans lui accorder un regard, elle ouvrit sa carte de sa main gauche.

"Alors... Je meurs de faim !"

Elle se tourna vers Andrew l'air de rien, lui demandant ce qu'il comptait prendre pendant que sous la nape, elle s'adonnait à des activités peu... catholiques. En effet, elle avait glissé sa main vers l'intérieur de sa cuisse, et le caressait légèrement de haut en bas, chaque fois s'éloignant un peu plus de son genou...

Lorsque Enzo lui avait parlé d’un dîner « entre amis » al Notte d’Oro dont il avait eut l’idée avec Beth, Lauren avait de suite compris la manigance. La veille elle avait surpris les deux « soi-disant » amis dans une situation plus qu’éloquente, et à présent Enzo lui proposait un dîner entre amis.
Essayait t’il de régulariser la situation ? Si c’était le cas c’était vraiment pathétique, lui avait-elle lancée tout en continuant à balayer la salle du Cipolla, sans accorder la moindre importance à tous ses discours comme quoi avec Beth ils étaient simplement amis et rien de plus, que ce qui c’était passé avait été une erreur de parcours qui ne se reproduirait plus. Le train avait déraillé en quelques sortes. Lauren avait du mal à retrouver son habituelle compréhension, elle se disait que ça devait être dû au fait qu’Enzo lui mentait effrontément. Ce soir là, elle avait donné le balais à Enzo, avait récupéré ses affaires et lui avait lancé juste avant de partir avec 15 minutes d’avance qu’elle était d’accord pour ce dîner « entre amis ».

Le lendemain, Andrew avait réservé au restaurant. Si seulement il savait ce qu’Enzo, son meilleur ami lui cachait… Et d’ailleurs peut être le savait-il ? Non c’était impossible, Andrew était incapable de cacher quoi que ce soit à Lauren, elle le faisait toujours craquer. Elle aurait tellement voulu lui raconter tout ça, mais Beth était son amie, Enzo aussi, elle avait dit qu’elle ne dirait rien, cependant sur la route pour rejoindre le restaurant ça lui brûlait les lèvres, le seul moyen qu’elle avait trouvé pour éteindre ce désir de platusser était d’embrasser Andrew à chaques fois que l’envie d’ouvrir la bouche la prenait…Elle n’avait jamais autant embrasser Andrew en 10 minutes…

Enzo arriva, puis Beth à sa suite (en retard bien entendu). Les 4 « amis » qui en fait étaient plutôt 2 couples aux vues des récents événements trinquèrent joyeusement. La soirée paraissait bien commencée, paraissait… Beth fit tomber le couteau d’Enzo et plongea sous la table en même temps que lui. La situation tira un sourire à Andrew, amusé par la maladresse de la demoiselle Langdon, cependant Lauren ne rigolait pas du tout, lorsque Enzo réapparut quelques secondes plutard, il était légèrement gêné, Lauren le questionna du regard en lui roulant de gros yeux préventifs, il prit grand soin de l’éviter.
Beth réapparut à son tour avec le couteau, elle ouvrit sa carte et fit comme si rien ne c’était passé, se penchant vers Andrew pour discuter victuailles. Lauren attrapa sa carte d’un geste sec sans quitter des yeux le visage rougissant d’Enzo, elle comprit bien vite qu’une des mains de Beth n’étaient pas réapparut à la surface. Choquée elle ne put s’empêcher de reposer fortement la carte sur la table, faisant tinter les verres et trembler les assiettes. Les 3 jeunes gens la regardèrent surpris, elle se leva et posa délicatement sa serviette sur la table.

« Excusez moi je dois aller aux toilettes » dit elle juste avant de partir d’un pas rapide, essayant de ne pas penser à ce qui se tramer sous cette table.

Lauren était venue le voir juste après son service il y a deux jours, et l'avait informé de leur petit dîner entre amis avec Enzo et Beth. Il avait bien évidemment accepté, y voyant une nouvelle soirée où ils pourraient rigoler et passer du bon temps ensemble. Il avait pensé, comme tout garçon censé, réserver dans ce restaurant typiquement italien, pour ainsi manger sur la terasse et encore plus profiter de cette soirée qui s'annonçait chaude. Lauren et Andrew étaient arrivés les premiers, main dans la main, leur trajet cependant rallongé par les nombreux baisers qu'ils s'échangeaient, tel deux gamins qui s'aiment pour la première fois. Il avait rarement vu depuis quelques temps, Lauren aussi entreprenante et si câline. Ce n'était au contraire pas pour lui déplaire, mais connaissant sa petite amie, il savait bien que quelque chose ne tournait pas rond et il était bien décidé à le savoir, mais après cette soirée, pour ne pas la gâcher en essayant de savoir quelque chose que Lauren ne voulait apparement pas lui dire. Ils s'étaient installés, attendant leur amis, sur la petite table réservée sur la terasse. Comme à son habitude, Andrew avait passé sa main dans le dos de sa chère et tendre, et la regardait amoureusement en souriant, rien de mieux que de regarder celle qu'on aime en attendant les retardatèrent, à moins qu'ils étaient eux en avance ?

Il déposa doucement un baiser sur la joue de la jeune femme, tendrement, puis se retourna vers Enzo quand il arriva. Il regarda son ami avec le sourire et prit à son tour le verre devant lui pour prendre une gorgée de vin.

« Bene... » Dit-il à l'intention de son ami lorsque Beth arriva alors, lui lançant un sourire amical.

Il leva son verre à son tour et le fit vibrer contre les autres en souriant et en répétant la petite phrase « A la dolce vita ! ». Il but juste une gorgée et reposa le verre à moitié plein sur la table, regardant la maladresse de Beth avec amusement. Il ne fit pas attention à la colère de Lauren caressant doucement de sa main le dos de la jeune femme. Il prit de son autre main la carte et écouta Beth en approuvant d'un hochement de tête.

« Dans ce cas on est deux ! » Lança-t-il en dévorant du regard sa carte et toutes les spécialités dont il avait du mal à choisir.

« Y a trop de choix... » Commença-t-il alors que Lauren prit la parole, fit trembler verres et assiettes et pour finir s'éloigna vers les toilettes. L'air surprit qu'indiquait le visage d'Andrew y resta longtemps, la regardant partir vers les toilettes soi-disant.

Il se tourna ensuite vers ses amis et haussa les épaules, aussi surprit que, ou peut-être encore plus, ne sachant pas ce qui s'était passé quelques jours plus tôt. Il leur souffla un "je vais voir" et s'extirpa de la table pour rejoindre sa petite amie qui l'intriguait de plus en plus. Elle était pas enceinte au moins ?
Il attendit que la jeune femme sorte des toilettes et il s'approcha d'elle doucement, remontant de son pouce son visage pour qu'elle le regarde.

« Qu'est ce qui ne va pas ? » Demanda-t-il en la regardant intrigué mais tout de même compréhensif. Et ce doute qu'il n'arrivait à enlever de sa tête. Non, non, Andrew, ça ne peut pas être ça...

En apparaissant de nouveau à la surface, Enzo dut faire face à un regard de Lauren qu’il jugea très antipathique dans lequel brillait un avertissement qu’il ne comprenait pas réellement. Il avait bien essayer de discuter avec elle de la situation mais elle s’était complètement fermée, outrée par le comportement de ses amis. Il comprenait qu’elle ait pu être choquée par la scène qu’elle avait surprise, mais le reste ne la regardait pas réellement et il avait oublier toute intention de lui faire entendre raison…

Il plongea son regard suer la carte, faisant mine d’être absorbé par le « délicat » choix de son repas, le meilleur moyen en somme d’éviter toute conversation gênante ou sous-entendus malvenus. Concentration qu’il perdit à l’instant même où il sentit la main de Beth effleurer sa cuisse. Malgré le tissu épais du jean, il avait délicieusement conscience de chacun des mouvements de la belle ce qui le mettait réellement au supplice et l’empêcher de saisir la conversation.

Il glissa un regard à la jeune femme, qui mis un soin tout particulier à l’éviter. C’était devenu comme un jeu autour de la table, un jeu dont le pauvre Andrew n’avait pas conscience… Enzo commençait à avoir chaud, très chaud et l’embarras était sans nul doute visible sur son visage. Confirmation qu’il eut quand Lauren quitta précipitamment la table et se dirigea telle une furie vers les toilettes. Il adressa un sourire suivi d’un hochement de tête à Andrew qui la suivait.

« Très bien… »

A peine se fut-il éloigné qu’il se tourna franchement vers Beth, hésitant entre la gêne, la colère, l’amusement et l’envie de se sauver de ce restaurant avec elle le plus vite possible pour faire cesser cette incroyable torture.

« Le moment est plutôt mal choisi… »

un sourire mutin naquit sur ses lèvres.

« Bien que… »

Sous ses doigts agiles, elle pouvait sentir une certaine tension dans les membres d'Enzo, signe qu'elle l'exaspérait aussi bien qu'elle pouvait le troubler. Mis à part ce détail, Andrew était toujours de charmante de compagnie, et elle finit par décider d'un commun accord qu'elle commanderait des tagliatelles carbonara. Elle se sentait particulièrement affamée ce soir-là... Mais son bras droit se paralysa lorsque Lauren se leva de table. Beth, immédiatement gênée, se mordit la lèvre inférieure avant de ranger soigneusement sa main droite à côté de son couteau, bien à plat sur la table. Elle se retourna pour suivre Andrew du regard, mais elle savait pertinemment que ce n'était pas très bon pour Enzo et elle...

La voix grave d'Enzo la fit sursauter. La jeune femme avait presque oublié qu'il était à côté d'elle, mais lorsqu'elle vit son regard émeraude, inutile de préciser que le retour du brasier était imminent. Plutôt contente de sa manoeuvre, elle ne put s'empêcher d'arborer un large sourire faussement innocent, minaudant légèrement pour feindre la jeune vierge candide. Tiens, ne ressemble-t-elle pas à une certaine élève qu'on n'apercevait que de manière fugace, toujours munie de son appareil photo ?

Beth prit son verre de vin, en but une gorgée tout en gardant Enzo dans le coin de ses yeux. Elle aussi mourrait d'envie de filer loin de ce restaurant, mais ç'aurait été donner raison à Lauren, et elle n'avait pas envie de ça. D'ailleurs, elle ignorait totalement les raisons de l'humeur massacrante de la jeune femme, qui aurait dû, selon le sens de Bee, être heureuse pour eux, même si ç'aurait été méprise de les croire un couple. Quoi qu'il en soit, l'air soudainement taquin d'Enzo intrigua la jeune femme au plus haut point, qui même s'inquiéta un peu. Elle ne savait pas ce dont le jeune homme était capable, et il réservait un nombre étonnant de surprise. Il ne lui restait plus qu'à espérer que la vengeance du bel italien ne consiste pas en... l'abstinence.

La porte battante des toilettes s’ouvrit violemment pour laisser entrer une Lauren complètement déroutée. Les deux femmes présentes la regardèrent comme si elle était folle de débouler comme ça dans un endroit public. Pour donner la change, Lauren alla s’enfermer dans une cabine le temps que les femmes quittent la pièce exiguë. Elle sortit et allase passer de l’eau sur lez visage en respirant profondément. Amis, ils étaient amis, ce mot retentissait dans ses oreilles d’une façon qui sonnait faux. L’erreur de parcours ne semblait pas s’arrêter là, Enzo et Beth ne semblaient pas rassasié l’un de l’autre tout en se proclamant uniquement amis. Lauren se demanda si c’était ce qu’elle croyait… Si c’était le cas, ils s’adonnaient à des pratiques malsaines et puériles, tel deux adolescents en manque de leur drogue.

Après quelques minutes seule face à la glace, elle pensa avoir retrouvé son calme. Elle sortit des toilettes et tomba nez à nez avec Andrew, sur son beau visage d’habitude si serein l’inquiétude se lisait. Il s’approcha doucement d’elle et posant son pouce sur le visage de la jeune fille avec délicatesse tout en lui demandant ce qui n’allait pas.

« Est-tu au courant que tu te fais le pied de grue devant les toilettes des dames ? »

Lança t’elle avec un sourire amusé tout en jetant un regard au loin entre les pots de fleurs pour apercevoir leur table, elle fût déçue de remarquer qu’elle n’apercevait pas ses amis, elle voyait seulement la chevelure de Beth. Elle reporta son regard sur Andrew, il paraissait vraiment très intrigué par le comportement de sa petite-amie, comment pouvait-elle lui cacher quelque chose de si important ? Une nouvelle elle se dit qu’il fallait qu’elle l’embrasse, mais elle ne put se résoudre à continuer cette mascarade plus longtemps. Andrew était ce qui comptait le plus pour elle, à longueur de journées il hantait ses pensées, elle vivait dans un conte de fée depuis qu’elle était avec lui, mais depuis qu’elle lui cacher ce qu’elle savait le conte de fée était devenu cauchemardesque.

« Je dois te dire quelque chose… » commença t’elle en baissant la voix « Enzo et Beth ils…ils couchent ensemble. »

A en voir l’expression d’Andrew il ne paraissait pas aussi choqué qu’elle, pensant sans doute que les deux anciens amis avaient approfondi leur relation pour devenir un vrai couple. Lauren se doutait même qu’il s’apprêtait à répliquer que c’était pour annoncer cette relation qu’ils avaient eut l’idée du dîner, aussi elle reprit immédiatement la parole sans laisser le temps à Andrew de dire quoi que ce soit.

« Je les ai surpris avant-hier quand je te cherchais, mais le pire dans tout ça, c’est qu’Enzo m’a dit qu’ils étaient amis et rien de plus ! Il a fait passer ça pour une erreur de leur part, mais je suis sûre que ça n’en était pas une ! Ca ne devait pas être la première fois, ni la dernière ! »

Andrew regarda la jeune femme et un sourire se forma sur ses lèvres comme, pratiquement, à chaque fois, qu'il lui parlait.

« Ah ce n'est pas les toilettes des hommes mademoiselle ? » Demanda-t-il en souriant, lançant un regard vers la porte des toilettes, il tourna ensuite son visage vers celui de Lauren et redevint sérieux, cherchant un sentiment, une réponse dans son regard noisettes.

Il suivit ensuite son regard et regarda leur table, sans pour autant voir Enzo et Beth. Il haussa un sourcil se demandant pourquoi elle regardait vers cet endroit puis reposa à nouveau son regard sur sa petite amie, encore plus intrigué. Il la dévisagea un instant jusqu'à ce que celle-ci ouvre la bouche et lui annonça qu'elle devait lui dire quelque chose. Son coeur se mit à battre la chamade, qu'allait-elle lui dire, là, en sortant des toilettes où elle y était entrée précipitamment ? Il retint son souffle quand elle acheva sa phrase. Il ne put se retenir de souffler, et il lâcha un petit rire en descendant sa main pour la poser dans son cou. Il ne put cependant rien ajouter de plus qu'elle avait reprit la parole. Il la laissa parler, et reprit au début la conversation.

« Ils couchent ensemble ? C'est tout ? » Fit-il en haussant un sourcil mais en gardant un sourire sur ses lèvres, il préférait cette révélation à celle qu'il pensait au début.

Il jeta un regard vers la table de leurs amis surprit et en même temps amusé par cette nouvelle révélation. Il était assez content qu'Enzo est trouvé chaussure à son pied, et que surtout eux deux, finissent ensemble.

« J'aurais pas du aller chercher le bouquet de fleurs alors... » Dit-il en souriant, insinuant qu'elle ne serait pas aller les déranger dans leur chambre et elle n'aurait rien su, rien vu, rien entendu.

Pourtant ils avaient voilà quelques temps déjà, sauté le pas tout les deux, et elle n'était pas choqué par ça. Alors pourquoi là oui ? Parce que peut-être il n'y avait pas de sentiments très forts entre Beth et Enzo comme entre eux deux ? Après tout ils ne pouvaient pas savoir ce qui se passait dans les coeurs des deux jeunes amants.

« Mon coeur, ils font ce qu'ils veulent, c'est leurs vies et leurs choix, pourquoi tu le prends comme ça ? » Demanda-t-il en plantant son regard dans le sien et se rapprochant inévitablement d'elle, collant doucement son corps au sien.

Un démon dans un corps de déesse, voilà ce qu’était la jeune femme. Un petit diablotin qui jouait avec ses nerfs et sa patience et semblait particulièrement fier de ses petits manœuvres terriblement déroutantes. Et pour être franc, il adorai ça… Se sentant observé du coin de l’œil, il afficha un air tranquille, chose qui lui était possible uniquement parce qu’elle avait retiré sa main de sa cuisse, sans quoi garder le contrôle de lui-même plus longtemps aurait été nettement plus difficile, et il tendit la main pour saisir à nouveau son verre et en boire quelques gorgées.

Un coup d’œil vers l’endroit où avait disparus Lauren et Andrew pour s’assurer qu’ils n’étaient pas sur le point de revenir et il reporta de nouveau toute son attention sur la jeune ballerine assise à ses côtés. Il y a de cela quelques jours encore, il ne se serait jamais surpris à penser qu’il puisse se retrouver dans une telle situation avec la jeune femme. Ils avaient passé de nombreuses soirées ensemble à plaisanter sans que cela jamais ne dérive en aucun sens. Maintenant… Il lui était difficile d’oublier la saveur des lèvres de la demoiselle…

« Bien que… »

Le jeune italien se pencha vers la jeune femme, avec lenteur et sans la quitter des yeux tandis que se reflétait dans son regard ardent désir et fougue contenue. Il stoppa quand son vissage se retrouva à quelques centimètres à peine de celui de la jeune étudiante et il tendit le bras pour replacer derrière son oreille une mèche chocolat qui s’attardait sur sa joue légèrement rosie. Ses lèvres effleurant presque les siennes il lui murmura d’une voix suave.

« Bien que je meurs d’envie de renouveler l’expérience de la nuit passée… »

Il l’avait sentie frémir sous ses doigts et savait qu’il aurait pu capturer ses lèvres dans un baiser passionnel mais non… Tout simplement non… Il se redressa, arborant une mine taquine, la laissant là avec ses rêves troublés et son désir contenu. Il saisit à nouveau la coupe de vin qui se trouvait devant lui et but une gorgée du liquide. Il se tourna à nouveau vers elle et posa un regard rieur sur elle. Dans un même geste il avait passé sa langue sur ses lèvres d’une façon terriblement attractive et sensuelle.