Loann descendit de la navette, les bras chargés par ses bagages, lui prenant ses deux mains ainsi que son dos. La navette était beaucoup moins cher qu'un taxi même si celui çi aurait été beaucoup plus pratique, surtout chargée comme elle était. Chaque main tirait une valise de taille moyenne mais chargé à bloc, un sac était attaché à chaque manche. Dedans se cachaient ses vêtements, sous vêtements, tenues exceptionnelles, son maquillage, le nécessaire de toilettes, sa trousse à couture ainsi que des partitions et bloc notes. Son dos était beaucoup moins malmené, son sac contenait son journal intime, quelques livres et divers bloc notes vierges ou entamés. Le tout pour survivre loin de chez elle et de sa famille durant ces 5 prochaines années.
Sa famille. Ces quatre chers membre qui avait pleuré à l'aéroport, ne cessant de lui répéter qu'elle allait leur manquer. Ceux aussi qui pleurait 8h plus tard quand Loann les appela de l'aéroport de Rome. Elle avait promis encore et encore de leur écrire, d'essayer de revenir à la Big Apple dès qu'elle pourrait. Ils lui avaient souhaité bon courage pour ses études d'histoire. Si seulement ils savaient que c'était un mensonge. Jamais ses parents ne l'auraient laissés étudier la musique, c'est sûr. Mentir pour ton propre salut, Loann n'avait pas hésité.
Elle marcha quelques dizaines de mètres après s'être renseignée dans un italien quasi-parfait. Tout était sublime et elle ne se sentait pas perdue. Elle était tombée amoureuse de l'Italie en rencontrant Luigi, son voisin milanais à Brooklynn. S'il pouvait être là pour l'accompagner, il aurait été si fier.
Quand elle vit l'entrée de l'école Botticelli, elle ne put se retenir de pousser un petit "Waw" d'admiration. La jeune tahitienne vêtue d'un debardeur blanc aux bretelles en dentelles, d'un jean perlé et des petites tennis blanches, poussa la grande porte d'entrée. Elle fut admirative devant tant de démesure. Elle avait déjà vu la démesure beauté d'un paysage de plage, la démesure des buildings new-yorkais. Mais jamais elle n'avait vu un bâtiment aussi démesuremment beau. Le marbre blanc, les statues, l'escaliers divisé en deux ... Tout était parfait. On aurait dit qu'elle avait changé d'époque, s'apprêtant à voir des demoiselles en robe d'époque et autres personnages accoutrés hors temps.
Elle avança de quelques pas puis déposa ses valises pour admirer le tout, sans un mot, les yeux brillants d'admiration et d'émotion. Jamais elle n'avait imaginé un lieu aussi beau. Pas même dans le plus fou de ses romans ...