Dolce Vita
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L'art est la religion des romantiques, la perfection la religion des artistes...
 
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 Un éclair...puis la nuit ! - Fugitive beauté

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Zéphora Fiorentini
Bellissima Angelo
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MessageSujet: Un éclair...puis la nuit ! - Fugitive beauté   Un éclair...puis la nuit ! - Fugitive beauté EmptyMer 14 Juin - 13:20

En cette chaude soirée de septembre, l'air était particulièrement lourd à Rome et devenait carrément étouffant dans l'enceinte de l'école Botticelli. Un orage semblait poindre son nez à l’horizon, ce qui n’était pas pour ravir Zéphora : elle avait en effet une peur bleue de ces déchaînements de la nature avec ces éclairs aveuglants qui rayaient le ciel noir et ces grondements de colère. Certes, cela aurait pu faire de jolies photos, sans nul doute. Mais dans ces moments là, la jeune fille avait tendance à se réfugier sous ses draps et à prier pour que la foudre ne tombe pas sur elle. Chose ridicule, bien sûr : à l’intérieur, elle ne risquait absolument rien…Mais un vieux souvenir d’un orage particulièrement violent dans son enfance l’avait à jamais rendue phobique des orages.

Néanmoins, ce soir là, elle ne pouvait plus supporter l’atmosphère accablante qui régnait dans l’école et avait résolu d’aller se promener dans le parc. Après tout, l’orage n’était pas encore là et peut être éviterait-il Rome (ou du moins l’école : elle vivait dans l’espoir d’un micro-climat !) Son fidèle ami était bien sûr avec elle, autour de son cou, mais elle ne comptait pas vraiment s’en servir…elle l’avait pris « juste au cas où »… et aussi parce qu’elle se sentait comme « nue » sans lui. Sa présence avec elle la rassurait, comme si elle n’était pas vraiment elle sans lui. Ou comme s’il la protégeait, derrière sa lentille de verre.

Vêtue de ses traditionnels jean / débardeur / veste légère / sandales, elle descendit les escaliers de pierre qui menaient au parc cet s’enfonça peu à peu dans l’immense domaine de l’école Botticelli, véritable jardin d’éden au plein cœur de la ville. Oui, l’école était vraiment un monde à part. La visite de sa mère, passée la voir dans l’après midi lui revint en mémoire…visite surprise, sans doute motivée par la curiosité de rencontrer enfin le « fiancé » de sa fille…elle avait dû être bien déçue ! Et Zara avait dû inventer un grossier mensonge pour expliquer l’indisponibilité de son « amoureux ». Il lui faudrait bientôt avouer à ses parents la vérité…Non mauvaise idée… leur dire qu’ils avaient rompu serait plus approprié. Qu’elle avait rompu. Car on ne connaît pas l’échec chez les Fiorentini…

Marchant sans réel but, elle se retrouva bientôt dans le plus éloigné et le plus sombre des bosquets du jardin. Elle savait qu’au centre de celui-ci se trouvait une petite fontaine autour de laquelle était disposé un banc de pierre. Cet endroit paradisiaque, presque virginal, était quasiment inconnu des étudiants qui préféraient se prélasser en plein soleil sur l’herbe. Elle pénétra dans l’enceinte sombre, savourant à l’avance le doux moment de solitude et de quiétude qui l’attendait au cœur de ce bosquet...et se retrouva face à quelqu’un qu’elle aurait préféré ne plus jamais croiser…


[réservé]

[le titre est extrait d'un poème de Baudelaire "A une passante"]
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Enzo Maccio
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MessageSujet: Re: Un éclair...puis la nuit ! - Fugitive beauté   Un éclair...puis la nuit ! - Fugitive beauté EmptyMer 14 Juin - 14:10

Au cours de la journée l’air s’était peu à peu chargé d’humidité, jusqu’à devenir étouffant et Enzo connaissait bien assez l’endroit pour savoir qu’un orage ne tarderait pas à éclater. Il promettait d’ailleurs d’être particulièrement violent… Mais cela ne l’avait pourtant pas arrêté. A peine avait-il eu fini de travailler qu’il s’était précipité dans sa chambre pour récupérer sa guitare et comme bien souvent il était tout de suite ressortit pour se diriger vers le parce de l’école.

C’était quelqu’un qui ne souffrait pas l’enfermement, il avait besoin d’air, d’espace pour pouvoir s’exprimer et vivre. Il avait besoin de pouvoir goûter à ce sentiment de totale liberté qui l’étreignait chaque fois qu’il se laissait aller à ses désirs. Que ce soit en jouant d’un instrument ou bien en laissant courir ses mains sur la terre glaise qu’il façonnait à l’image des sentiments qui l’habitaient.

Il avait fui toute l’agitation qu’il pouvait y avoir dans le parc, tous ces attroupements, même ses amis, car pour une fois il n’éprouvait pas le besoin d’avoir de la compagnie, car pour une fois il avait besoin de se retrouver seul. Fuyant presque leurs rires et leurs conversation animées. Parce que pour une fois se retrouver seul face à lui-même ne lui faisait pas peur.

Ou plus…

Parce qu’il avait enfin pu mettre des mots sur ce le tourmentait… Parce qu’il savait maintenant ce qui lui manquait… Ce dont il avait besoin…

Depuis quelque temps, ce sentiment de manque ne le lâchait plus. Le taraudant à chaque minute de son existence et se faisant plus pressant, plus violent encore quand il était en compagnie de ses deux amis, Lauren et Andrew, qui vivaient des moments si parfaits. Des moments qui semblaient empruntés au paradis… Des moments qu’il aurait aimé connaître lui aussi… Alors il fuyait, dans le seul monde qui ne lui avait jamais apporter que du réconfort et dans lequel il pouvait exprimer toutes ces émotions. La musique.

Assis sur le banc de pierre, tout prés de la fontaine qui laissait entendre un doux chuchotement pareil à des secrets murmurés au creux d’un oreille il laissait courir ses doigts sur les cordes de l’instrument comme dans un état second. La mélodie l’avait envahi depuis plusieurs jours déjà, mais c’était la première fois qu’il arrivait à lui associer des mots, à faire passer son message. Et maintenant que les vannes étaient ouvertes, il ne parvenait plus à se réfréner. On ne distinguait pas son regard, voilé par des mèches de couleur jais.


Sunlight beats down hard here
Count the cracks in the ground
And we sleep through days of flood and fire
At night we fly above this town
Now we're coming down
Now we're coming down
We're coming down


Une douce brise s’était levée…

At night I dream of the hummingbird
Feel the beatings of its wings
And if you only had one choice my dear
Would you fly or would you sing

Now we're coming down
Now we're coming down
We're coming down


Le calme avant la tempête…

And in a year of new beginnings dear
How do we write the end?


Ce n’est que quand elle fut face à lui, silencieuse, interdite, qu’il remarqua enfin sa présence. Il releva lentement la tête et posa son regard émeraude dans le sien, imprimant à jamais tout ce qui était elle dans son esprit. Le reste n’ayant pas d’importance…

Here she comes

Son regard...

Here she comes

La mèche qui balayait son visage...

The hummingbird

La légère couleur rosée qui avait envahie ses joues...

The hummingbird

Elle…

The hummingbird

Tout simplement...



[featuring Hummingbird de Tom McRae issu de son troisième album "all maps welcome"]
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Zéphora Fiorentini
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MessageSujet: Re: Un éclair...puis la nuit ! - Fugitive beauté   Un éclair...puis la nuit ! - Fugitive beauté EmptyMer 14 Juin - 17:15

Zéphora resta interdite, comme figée par la présence d’Enzo dans ce lieu édénique qu’elle pensait seule connaître. Alors seulement elle l’entendit. Ces quelques notes égrenées par les doigts d’Enzo sur l’instrument, et cette voix, cette voix douce et grave qui semblait tellement…blessée…Sortir son appareil dans un tel moment eut été d’une indélicatesse absolue, pourtant Zara y songea un court instant, car la vision du jeune homme assis près de la fontaine, semblable à un faon blessé, aurait probablement donné une des meilleures photos qu’elle ne pourrait jamais prendre. Mais elle ne le fit pas, et pour la première fois depuis longtemps, la photographie lui parut presque secondaire.

La voix se tut et tous deux se regardèrent, longuement, sans un mot. La jeune femme éprouvait un mélange de honte, de surprise, et, chose plus étrange, de calme. Honte, car le douloureux souvenir de sa fuite au café quelques jours plus tôt retentissait toujours à l’esprit de Zara comme un cuisant échec. Surprise, car elle ne s’attendait pas à trouver quelqu’un près de la fontaine du plus profond et du plus éloigné des bosquets du parc, et surtout pas quelqu’un comme Enzo. Calme, car la présence du jeune homme, le premier étonnement passé, ne l'inquiétait pas mais semblait aller de soi ; comme s’il avait toujours été là, assis sur ce banc de pierre à jouer et chanter, à la regarder, à l’attendre peut-être ?…

Un éclair raya le ciel dans une lumière aveuglante et le tonnerre gronda aussitôt, interrompant les pensées de la jeune femme, et brisant l’instant presque surnaturel où ces deux regards troublants et troublés se faisaient face et plongeaient l’un dans l’autre. Le vent se fit plus pressant, plus bruyant dans les arbres. L’orage était là. Une pluie fine se mit à tomber, qui ne tarderait pas à devenir drue et violente, et Zara sentit la peur envahir son corps et serrer sa gorge. Ils étaient entrés trop profondément dans le parc, les bâtiments étaient trop loin, beaucoup trop loin pour les rejoindre avant que l’orage ne se fasse plus agressif.


« Le kiosque… » dit elle au jeune homme dans un souffle, avant de s’enfuir à travers les arbres, les cheveux fouettant son visage, pour rejoindre le kiosque.
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Enzo Maccio
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MessageSujet: Re: Un éclair...puis la nuit ! - Fugitive beauté   Un éclair...puis la nuit ! - Fugitive beauté EmptyMer 14 Juin - 18:36

Depuis combien de temps était-elle là, à l’écouter ? Une seconde ? Une minute ? Une heure ? Le jeune homme ne savait pas et cela n’avait pas la moindre importance puisqu’il avait le sentiment que de toute façon d’un simple coup d’œil elle avait su lire le tréfonds de son âme et ce qu’il renfermait. Il se sentait d’ailleurs presque pris en faute, en flagrant délit de laisser aller. Depuis quand Enzo Maccio était-il si mélancolique ? Jamais… Non jamais il n’avait montrer à son entourage un visage autre que celui d’Enzo le bout en train et le bon ami. Gardant pour lui cette extrême faiblesse. Par peur ? Par lâcheté ? Peu importait…

La mélodie mourut sur ses lèvres en même temps que le vent se faisait plus mordant et plus vif mais ces signes extérieurs de la tempête qui s’annonçait ne l’inquiétait pas outre mesure. Il était fasciné par la jeune femme qui lui faisait face. Il la connaissait pour l’avoir croisée quelques jours auparavant dans un café où il discutait avec ses deux meilleurs amis. La jeune photographe avait pris des photos d’eux en douce et quand ils avaient tentés d’avoir des explications elle avait murmurer une vague excuse et s’était enfuie sans demander son reste.

Bien sûr, il avait envie de savoir ce que cachait ce comportement. Quel était la raison de cet intérêt pour eux mais il n’y avait pas que ça. Il avait été fasciné par elle à la seconde même où il l’avait aperçue. Il savait que quelque chose avait changer en lui l’espace de cet instant si infime et cette seconde était devenu pour lui, leur seconde…

Se levant lentement il fit un pas vers elle quand un éclair déchira le ciel, rompant le dialogue silencieux qui s’était engagé entre eux. Il voulait lui parler, qu’elle lui fournisse des explications… il voulait aussi mettre un mot sur les sentiments qui ne cessaient de l’assaillir quand elle posait son regard sur lui.

Mais avant qu’il ne puisse faire un geste de plus, avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, elle murmura quelque chose qu’il ne distingua pas avant de s’enfuir, lui glissant à nouveau entre les doigts sans qu’il ne puisse rien faire pour la retenir. Il resta un instant immobile, avant de finalement prendre le parti de lui courir après, serrant d’une main avec force son instrument. Les battements de son cœur résonnèrent à ses tympans, plus impérieux encore que le bruit de la pluie dans les feuillages qui se faisait plus intense à chaque seconde.

Non pas cette fois…


« Attends… » Lança-t-il à son adresse.

Mais elle ne ralentit l’allure qu’une fois arrivée sous le kiosque, à l’abri. Lui faisant face de toute sa stature, il passa une main dans ses cheveux ébènes pour en chasser les quelques perles de pluie qui s’y étaient logées, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres vermeilles.


« Perché ? » demanda-t-il comme si elle connaissait la question.

Pourquoi est-ce que tu as pris ces photos ?

Pourquoi me fuis tu ?

Pourquoi est-ce que je n’ai pas cesser de penser à toi depuis que je t’ai vue ?
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Zéphora Fiorentini
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MessageSujet: Re: Un éclair...puis la nuit ! - Fugitive beauté   Un éclair...puis la nuit ! - Fugitive beauté EmptyDim 18 Juin - 18:32

Zéphora avait précédé le jeune homme de quelques dizaines de secondes et s’était réfugiée, poussée par la peur qui envahissait son corps, sous le petit kiosque de bois de l’école peu utilisé, car les élèves lui préféraient le grand kiosque de fer qui se trouvait plus en amont du parc. A la venue des premiers rayons, il n’était pas rare de voir les musiciens de l’école se regrouper dans le grand kiosque et jouer de manière impromptue. Comme pour le petit bosquet du fond du parc, Zéphora préférait occuper ce kiosque, car il lui permettait une tranquillité a peu près assurée.

Le tonnerre gronda à nouveau violemment et la jeune femme frissonna. Entendant les pas d’Enzo monter les deux marches qui menaient au kiosque, elle se retourna et lui fit face. Il ne la quittait pas des yeux et Zara se demanda si le feu qui consumait son regard était le signe d’un ardent désir ou d’une folle envie de la trucider, là comme ça, sous le kiosque. Et elle se dit que son sang imprégnerait à jamais le bois. Et elle se dit aussi que cela ferait une jolie photo, elle allongée sur le sol, inerte, son sang se répandant doucement sur le bois. Et, finalement, elle se dit qu’elle ne serait plus là pour la prendre, cette photo. Alors, elle espérait sincèrement que cette lueur dans ses yeux, était un désir d’amour et non pas un désir de mort.

Perdue dans ses pensées, elle ne l’entendit qu’à peine demander « pourquoi » et elle releva la tête, car elle l’inclinait toujours légèrement vers la droite quand elle réfléchissait, lui donnant ainsi encore davantage l’apparence des saintes de Botticelli, pour croiser à nouveau son regard. Dieu seul savait pourquoi il la dévisageait ainsi, avec des yeux de merlan prêt à frire qui supplie en vain une dernière fois l’affreux bonhomme à toque blanche qui va le plonger dans une grande marmite d’huile bouillante ; toujours est-il que cela commençait à agacer sérieusement Zéphora qui ne supportait pas qu’on la fixe ainsi du regard. En plus, elle n’aimait pas le poisson.


« Il pleut…et l’école est trop éloignée. On serait trempés avant d’avoir parcouru la moitié du parc. C’est un abri comme une autre » s’entendit elle répondre tout en haussant les épaules.
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Enzo Maccio
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MessageSujet: Re: Un éclair...puis la nuit ! - Fugitive beauté   Un éclair...puis la nuit ! - Fugitive beauté EmptyJeu 29 Juin - 1:04

18h02.15

La pluie avait redoublée d’intensité et sous le kiosque le bruit devenait presque assourdissant. Il continuait de la fixer silencieusement, attendant un réponse de sa part ou tout simplement une réaction mais elle semblait plongée dans ses pensées. Il sentait se vêtements lui coller légèrement à la peau mais cela n’avait pas d’importance.


18h02.45

Dieu ce qu’elle était belle…


18h03.22

Enfin elle semblait à nouveau s’apercevoir de sa présence et sortir de sa rêverie. Il ne l’avait pas lâchée une seule seconde du regard, il était conscient que cela devait être gênant mais c’était plus fort que lui, il ne pouvait plus détacher son regard d’elle. Elle lui apparaissait tel un ange, là sous ce kiosque en bois, sous la pluie battante dans l’air empli d’humidité et chargé d’électricité.


18h03.32

Un pas de lui. Une phrase d’elle, sèche, dure.

Un sourire. De lui.


18h 03.36

« Ce n’est pas ce que je voulais dire… »

Il était gêné, parce qu’il ne savait pas comment ordonner ses pensées, parce que lui-même ne savait pas réellement quel genre de réponse il attendait à sa question. Il posa sa guitare contre la rambarde en bois et une corde vibra laissant échapper un son qui fut étouffer par le vacarme produit par les gouttes de pluie sur le toit de leur abri.

« Je… »

Il secoua la tête et passa sa main sur sa nuque dans un geste machinal, geste qu’il faisait toujours quand la situation lui échappait ou qu’il se sentait gêné.


18h03.38

Il la fixait de son regard émeraude, incapable de continuer sa phrase. Après tout cela n’avait pas de réelle importance. Le pourquoi de cette photo lui importait peu. C’était juste un moyen de lui parler, de la retenir, de la garder captive, de la garder auprès de lui.

« Je… »


18h03.40

Un pas de plus.


18h03.41

Et encore un.

Il avait réduit presque à néant la distance qui les séparaient et il pouvait maintenant percevoir son parfum. Douce fragrance enivrante qu’il ne parvenait pas à définir mais qui la rendait plus femme et plus désirable encore.


18h03.42

Belle à couper le souffle…


18h03.44

Dans un dernier élan, il avait rompu le peu de distance qui les séparaient encore et l’avait attirée à lui, capturant ses lèvres dans un baiser fiévreux et passionné avec pour seule musique les battements de son cœur.

Il était perdu…
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Zéphora Fiorentini
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MessageSujet: Re: Un éclair...puis la nuit ! - Fugitive beauté   Un éclair...puis la nuit ! - Fugitive beauté EmptyJeu 20 Juil - 19:31

Et il ne cessait de la regarder, de la boire littéralement des yeux, troublant ainsi de plus en plus Zéphora. Lui en voulait-il d’avoir fui misérablement quelques jours plus tôt ? Peut être pas, car il répondit à sa réplique cinglante par un sourire doux. Un éclair lacéra une nouvelle fois le ciel, baignant d’une lumière presque surnaturelle Enzo. Zara se souvint de la vision du jeune homme près de la fontaine, et elle se rappela l’avoir trouvé incroyablement beau quelques minutes auparavant. Ce garçon était décidément surprenant. Agaçant, voire ridicule, et pourtant terriblement attirant, dès lors qu’il jouait, chantait ou souriait. Il bredouilla, murmura quelque chose que Zéphora ne parvint à comprendre et posa son instrument. Alors, il s’approcha d’elle, doucement, ne détachant pas un seul instant ses yeux brûlants des siens, comme un félin sur sa proie, et Zara ne bougea pas, peut-être hypnotisée par les flammes ardentes qui semblaient se consumer dans les regard d’Enzo. Bientôt il ne fut plus qu’à quelques pas d’elle, non un pas, non juste quelques centimètres et puis…

Les lèvres chaudes et charnues d’Enzo rencontrèrent les siennes aussi subitement qu’un éclair traverse le ciel, et une décharge électrique comparable à la foudre s’abattant sur le vieux chêne que l’on croyait indestructible, traversa le corps de Zara. Surprise, elle eut un moment de recul puis se laissa faire et se détendit dans les bras du jeune homme, répondant même à son baiser. Y prenait-elle plaisir ? Oui, sans aucun doute et, à vrai dire, elle n’avait encore jamais ressenti une telle allégresse lors de précédents rapports charnels. Elle enroula ses bras autour du cou d’Enzo, l’attirant tout contre elle et approfondit leur baiser. Elle perdait complètement le contrôle, et abandonnait pour la première fois, la réserve et la distance qu’elle adoptait d’ordinaire avec autrui. Ce soir, elle n’était plus qu’un corps en feu que la pluie drue qui tombait autour d’elle ne pourrait éteindre ; un corps désirant et désiré qui ne demandait qu’à répondre aux appels d’Eros. Elle fit descendre ses mains le long du dos d’Enzo et les glissa bientôt sous le t-shirt trempé de celui-ci. Ce soir, plus rien ne comptait sinon elle et lui, unis dans une étreinte passionnée.

Soudainement, le tonnerre gronda avec violence et un éclair aveuglant déchira le ciel, comme un avertissement à Zéphora. Prenant conscience avec horreur de sa situation et de son bref moment de laisser-aller, elle rompit l’étreinte en repoussant presque violemment Enzo. Non, il ne fallait pas céder à cette tentation. Il n’était pas pour elle et elle n’était pas pour lui : sa réputation de coureur de jupons le précédait et elle, elle refusait toute implication, toute relation de couple, toute dépendance. Libre, elle devait rester libre de tout. De toute façon, elle ne le connaissait pas et lui était même complètement indifférent. Point à la ligne. Elle détourna la tête et s’assit sur un banc de bois au fond du kiosque.


« c’est une très mauvaise idée. » dit elle sur un ton qu elle voulait sec et cassant, évitant soigneusement le regard émeraude d’Enzo.
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MessageSujet: Re: Un éclair...puis la nuit ! - Fugitive beauté   Un éclair...puis la nuit ! - Fugitive beauté EmptyVen 21 Juil - 13:46

il sentit la faible résistance que Zéphora lui imposa un instant, puis le brusque abandon dans lequel elle se jeta corps et âme, répondant même à ses baisers fiévreux. Ses lèvres avaient un goût sucré, qu’il identifia comme étant de la fraise, ou peut-être était-ce framboise. Cela n’avait de toute façon pas un grande importance, tout comme la pluie qui continuait de tomber abondamment et la foudre qui déchirait le ciel dans un bruit assourdissant donnant un relief supplémentaire à leur étreinte.

Elle n’avait pourtant rien fait de spécial qui puisse l’encourager à avoir une telle attitude. Et pourtant tout depuis leur rencontre n’avait fait que les amenés à ce moment fatidique, comme si il était absolument inévitable et coulait de source. Frissonnant quand elle glissa ses mains sous son t-shirt, il se mit également à jouer avec la bretelle de son haut tout en continuant à l’embrasser avec passion, effleurant au passage sa peau d’une douceur extrême. Il perdait totalement pied, jouant à un jeu dangereux qu’il s’était toujours refusé. Car il le sentait au plus profond de lui, il n’était pas seulement question de désir.

Et quand elle mit fin à ce doux supplice, avec violence et détermination il eut l’impression qu’on lui ôtait quelque chose de capital et cette sensation d’être ainsi voler ne fit que croître quand elle s’éloigna de lui pour s’assoire sur un banc et détourner son visage de lui. Elle qui lui était inconnue quelques jours auparavant semblait lui être devenue indispensable. Il avait souvent cherché des yeux sa silhouette dans la masse des élèves qui arpentaient le sol marbré de l’école. Et quand enfin elle lui était apparue, tel un ange, la dans la pénombre naissante, il avait cru qu’il pourrait enfin mettre un terme à ses tourments que même le contact avec la peau de Beth ne semblait pouvoir estomper malgré l’ivresse qui le saisissait à chaque fois. Il ne comprenait pas ce changement d’avis subit. Il l’avait pourtant sentie frémir contre lui… Et ce baiser…

Ce baiser…

Il posa son regard sur elle, cherchant son regard, un signe qui démentirait les propos qu’elle avait énoncés avec tant de force et de conviction. Mais il n’en trouva aucun. Il aurait presque préféré qu’elle le gifle, cela aurait au moins évité ce face à face silencieux que seul le tonnerre venait troubler de temps à autre.

Il baissa la tête, ignorant de l’eau qui avait infiltré ses vêtements, les plaquant contre son corps et le faisant frissonner à chaque bourrasque de vent, cherchant vainement les mots qu’il pourrait opposés à son refus, son rejet. Il avait voulu la faire sienne, et dans sa précipitation n’avait pas penser que peut-être elle ne voulait pas de lui.
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MessageSujet: Re: Un éclair...puis la nuit ! - Fugitive beauté   Un éclair...puis la nuit ! - Fugitive beauté EmptyVen 21 Juil - 15:50

Qu’avait-elle fait ? Bien sûr, vu de l’extérieur, elle avait juste embrassé un charmant garçon et pris un peu de bon temps. Pas de quoi fouetter un chat. Mais Zara était une Fiorentini, et chez les Fiorentini, on ne succombait pas ainsi à ses désirs, aussi puissants soient-ils. Surtout lorsque le désir en question était un mâle beau comme un dieu qui avait, à peu de choses près, invité (et accueilli) la totalité des filles de l’école (voire même de Rome) dans son lit. Zéphora n’était pas une catin. Et elle méritait bien mieux que ça.

Pourtant, comment pouvait-elle croire sincèrement qu’un regard aussi tendre, qu’un sourire aussi bon ne voulaient en fait que la posséder physiquement quelques heures avant de l’abandonner, de la jeter comme toutes les autres ? Comment Enzo pourrait-il un jour la blesser ? La jeune femme chassa ces idées de son esprit : elle réagissait comme une enfant éperdue d’amour, ce qu’elle n’était pas et ne serait jamais, du moins pour Enzo. La raison prévalait en toute circonstance dans les relations avec les autres pour Zara, et jamais elle ne se laissait guider réellement parce que lui disait ses sens et son cœur.

Un silence, lourd et cruel, s’installa entre les deux jeunes gens qui, quelques minutes auparavant, échangeaient encore un baiser fiévreux ; et une distance aussi invisible qu’implacable s’instaura entre eux. Comme si, à présent, tout contact devait être évité. Fi de l’amitié ou de tout autre sentiment qui auraient pu naître et se développer entre eux : désormais ils n’étaient et ne seraient ni plus ni moins que des jeunes qui fréquentaient la même école, à peine de vagues connaissances. Etre ferme, résolue et lointaine était pour Zara le seul moyen de ne pas succomber une fois de plus au désir qui continuait à la titiller et irradiait tout son corps. Il faudrait ne plus penser à lui, ne plus chercher sa masse de cheveux sombres et sa grande silhouette dans l’école sous le prétexte de le prendre en photo. Il faudrait oublier même jusqu’à son existence, voilà tout. Ca ne serait pas si difficile, pensait naïvement la jeune femme, après tout elle était habituée à la solitude et à l’indépendance.

Elle se leva et s’approcha d’Enzo avec un pas qu’elle voulait assuré. Elle planta son regard noisette dans celui d’Enzo et lui dit d’une voix aussi douce que décidée :


« Ecoute…c’était une erreur. Je pense qu’il vaut mieux en rester là. »

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